25 février 2015

De l'étrange pouvoir des sentiments

Quand on tombe successivement sur un certain nombre de mecs s'avérant à l'usage fort minables, on finit fatalement par se demander si :

a) (hypothèse très déprimante) tous les hommes disponibles sont potentiellement minables (ou mortellement ennuyeux)
ou b) (hypothèse à peine plus réjouissante) on est soi-même systématiquement et irrésistiblement attirée par des mecs minables

Je ne suis même pas sûre de vraiment vouloir connaître la réponse...

D'autre part, je suis assez impressionnée de voir ce qu'on est capable d'accepter / avaler une fois le cerveau embrumé par les vapeurs opiacées des sentiments. Je pense qu'il s'agit d'une stratégie de Dame Nature visant à la perpétuation de l'espèce. Et que sans ce phénomène, à peu près tout le monde serait resté célibataire, on aurait disparu vite fait et les termites ou les rats auraient pris le pouvoir. Ce qui, au passage, serait une excellente chose, du moins à condition que les termites ne se soient pas elles aussi mises à inventer des tas de trucs ayant pour objectif de s'entretuer ou de bousiller la planète à plus ou moins grande vitesse.

Les sentiments, ou l'amour, la passion, tout ça, et l'étrange bienveillance qui en résulte, sont une ruse permettant de passer sur un tas de choses et de rester avec une personne qui nous aurait fait partir en courant dans des circonstances normales. Il doit y avoir une glande quelque part dans notre cerveau qui nous balance en permanence une substance qui, en plus de provoquer une addiction à ladite personne (et, je vous l'accorde, des sensations très agréables), nous prive de nos capacités habituelles de raisonnement, voire même du plus élémentaire bon sens. Tout semble soudainement possible, plus rien n'est insurmontable, parce que voyez-vous, on s'aiiiime. On dit bien, d'ailleurs, que l'amour rend bête aveugle.

La preuve scientifique de cette théorie est que j'ai récemment entamé une relation amoureuse avec un gars qui, en plus d'être un grand amateur de viande, buvait en quantité, fumait, pêchait à la mouche, participait à des week-ends de chasse avec sa famille et allait à l'occasion à la messe le dimanche.

Pour toute personne me connaissant un tout petit peu ou ayant simplement mis le nez dans mon blog, c'est aussi concevable que de me voir participer à une Manif pour tous avec un tee-shirt de l'UMP et un manteau en vison, et pourtant...

Bon, rassurez-vous (même si ça aurait sûrement pu donner matière à des posts de toute beauté), celui-ci aussi s'étant avéré particulièrement minable - on s'approche même ici de la médaille d'or de la minabilité - on ne saura pas ce qu'aurait pu donner une histoire aussi improbable.

Du coup, pour me consoler, j'ai fait des brioches à la cannelle. Encore tièdes, à peine sorties du four, ça ne vaut pas une soirée en amoureux, mais c'est bien agréable quand même.


14 février 2015

Peanut butter cookies : le match

Entre le beurre de cacahuètes et moi, j'avoue que ça n'a pas été tout de suite le coup de foudre - oui, c'est la fichue Saint-Valentin, alors je fais comme tout le monde aujourd'hui, je parle d'amour... un excellent cookie apportant de toute façon bien plus de satisfaction qu'une relation amoureuse médiocre, voire totalement minable (il semblerait que j'aie quelques comptes à régler en ce moment...). 

Je n'ai jamais totalement adhéré au PB & J, peanut butter & jelly sandwich qui constitue la base de la pyramide alimentaire du bambin américain moyen, déjà parce que manger un truc sucré comme plat principal, je trouve ça assez bizarre, et puis je n'aime pas la gelée de raisins utilisée traditionnellement. En même temps ça ne se trouve pas en France donc c'est pas très grave. Je n'aimais pas trop la consistance, aussi, et la tendance à coller aux dents qu'on retrouve dans beaucoup de beurres végétaux.

Et puis bon, je ne sais pas, c'est venu petit à petit, et maintenant, le beurre de cacahuètes, ou plutôt la purée bio 100% cacahuètes pour éviter l'huile de palme, c'est un des trucs que j'emporterais sans faute sur une île déserte. Vous savez, cette fameuse île où nous, les véganes, on va se retrouver tôt ou tard et où on devra choisir entre manger une tranche de jambon, probablement arrivée là en même temps que nous par un trou de ver spatio-temporel, ou mourir de faim. Version alternative : tuer un animal pour se nourrir ou mourir de faim. Ma version : mettre sur une île déserte tous les gens qui ont déjà sorti cette imbécilité à un végé et les laisser se bouffer entre eux. Ou leur faire regarder Earthlings en boucle jusqu'à ce que ça rentre.

Mais donc, le beurre de cacahuètes. Je l'adore dans des sauces et des dips d'inspiration asiatique, comme ici ou ici, dans les desserts comme dans ce blondie ou cette glace totalement décadente, dans un pain brioché à déguster grillé au petit déjeuner, mais surtout, surtout, je l'aime dans les peanut butter cookies, cookies au beurre de cacahuètes. 

Jusqu'à mon avant-dernier déménagement, j'utilisais la recette de Vegan Cookies Invade Your Cookie Jar, qui devait être très bien vu que j'en ai fait un certain nombre de fois. Et puis mes livres de cuisine ont atterri dans un carton enfoui sous plein d'autres cartons, et j'ai dû trouver une autre recette. 

Vous avez donc droit aujourd'hui à un comparatif entre trois recettes et trois blogs: Multiple, Vegan Yumminess et Chocolate Covered Katie. On constatera au passage qu'encore une fois, je me sacrifie pour la science.

Commençons par ceux du blog Multiple. Alors c'est pas mal, mais un peu sec pour mon goût, trop sablé. Et d'autre part, la forte proportion de sucre complet vient empiéter sur la saveur des cacahuètes.




Ensuite, ceux de Vegan Yumminess. L'ajout de flocons d'avoine, censés donner du moelleux, m'avait intriguée, mais je ne suis pas convaincue par le résultat final. Trop sec encore une fois, un goût de cacahuètes pas assez prononcé, et une texture gâchée par les fameux flocons d'avoine.



Le grand gagnant, c'est donc les Secret peanut butter cookies de Chocolate Covered Katie. Autant vous dire que comme souvent avec moi, on est loin de l'allégé et du biscuit de régime. Il y a très peu de farine, beaucoup de purée de cacahuètes, pas de margarine (excellent point), et une légère acidité apportée par la compote de pommes qui se marie merveilleusement aux cacahuètes. Ils sont incomparablement moelleux, et sont aussi bons sortant du four que le lendemain (si il en reste...). Dans mon aquarium derrière la réception, les soirs de grande fatigue ou de gros ras-le-bol, c'est comme de l'amour dans une petite boite.




Pour 8 à 10 cookies

100 g de purée de cacahuètes bio
45 g de sucre blond
20 g de sucre complet
2 c. à soupe de compote de pommes non sucrée
3 mesures cuillère à soupe de farine (35 g)
2 g de sel
1/4 c. à café de bicarbonate
vanille

Mélanger la purée de cacahuètes, les sucres, la compote et la vanille jusqu'à obtenir une texture bien homogène.

Mélanger séparément farine, sel et bicarbonate. Ajouter au reste des ingrédients, bien mélanger.

Mettre la pâte au frais pendant 1 heure environ. Préchauffer le four à 180 °C. Former des boules de pâtes, les aplatir et les déposer sur une plaque à pâtisserie. Cuire 9 à 10 minutes, pas plus, puis laisser refroidir sur une grille.


Prêts à partir...

21 janvier 2015

Le véganisme selon Lee Kern

Je me suis vraiment bien marrée en lisant cet article de Lee Kern paru sur le site du Huffington Post, alors je vous en ai traduit des passages.

"Mes années passées à fréquenter Kentucky Fried Chicken et à manger de la viande ne sont un secret pour personne. J'ai grandi en adorant la viande. J'aimais mes steaks bien saignants, et je méprisais profondément tous ceux qui n'appréciaient pas le fromage. Si vous n'aimiez pas le corned beef, les saucisses, le saumon fumé, le fromage frais, l'agneau, le poulet, les kebabs et le jambon, vous étiez un abruti. J'aimais même les trucs que beaucoup de types n'aiment pas : le foie, le coeur, la langue, les rognons. Il fallait vraiment être con pour pas aimer le foie sauté aux oignons.

Et puis je suis devenu un branleur, et j'ai développé une stupide tendance à l'empathie et à la compassion envers les animaux. C'était des conneries, j'ai détesté ça, mais j'arrivais pas à l'ignorer. 

Le résultat, c'est que je suis devenu végétarien pendant deux mois. C'était raisonnablement difficile. J'ai compris qu'on m'avait rendu accro à tous ces trucs. Les envies subites de viande ont duré deux semaines au maximum. 

Et puis une analyse rapide des conditions de production des oeufs et des produits laitiers m'ont rendu incapable de continuer à prétendre que tout ça n'était pas autant, voir même plus cruel que la production de viande. Du coup, j'ai sauté le pas, et je suis devenu un vrai branleur végane.

[...]

On vous pose des tas de questions quand vous devenez végane, et la plupart totalement ridicules. Apparemment, ça provoque une augmentation exponentielle de vos chances de finir un jour seul sur une île déserte, obligé de tuer et manger quelque chose pour survivre. Et oui, je frapperais à mort un poney Shetland si il me menaçait directement, moi et ma famille, et que j'avais épuisé toutes les possibilités de compromis. 

Pour ce qui est des sorties au resto, la seule difficulté réside dans le fait que vos amis, pleins de bonnes intentions, semblent subitement penser que vous êtes intellectuellement limité et incapable de parler anglais. Après vous avoir lu le menu et vous avoir expliqué ce que vous pouvez manger, ils vont ensuite vous couper la parole et parler à votre place au serveur, puis vous répéter d'une voix forte ce qu'il vient de dire. En général, la totalité des personnes présentes autour de la table participe à l'exercice. En résumé, on se marre bien.

[...]

Je pense qu'au fond, la plupart d'entre nous sait que ce qui doit se passer pour que nous ayons de la viande est horrible, mais c'est une chose qu'on ignore et qu'on enterre tout au fond de notre conscience, parce qu'on est endoctrinés et accros aux produits animaux. Nous repoussons cette sombre vérité pour protéger nos habitudes. Nous inventons des mots comme "jambon" et "bacon" pour éliminer de notre vocabulaire le fait que nous mangeons d'autres habitants de la Terre. Est-ce que vous imaginez ce que ça va faire quand des extra-terrestres vont se pointer et dire : "Putain, mec, ça va pas ? Tu viens de manger le petit gars, là, avec les sabots !" J'ai lu récemment que les organisateurs de futurs voyages touristiques dans l'espace avaient décidé de ne pas mettre de cuir dans leurs vaisseaux spatiaux, parce que quand même, ça la foutrait mal d'aller là-haut assis sur des sièges faits avec la peau d'autres Terriens morts."

[...] 

19 janvier 2015

Papillon des neiges

Eh bien chers lecteurs, après six semaines passées à Chamonix, je dois dire que pour ce qui est du manger (pourquoi est-ce qu'on ne voit plus nulle part ces délicieux panneaux affichés dans la vitrine des cafés, "Ici on peut apporter son manger ?"), l'endroit tient les promesses entrevues ici.

J'ai déjà mangé des falafels et du tofu sauté à Alan Peru, un aloo gobi et un excellent chapati à l'Annapurna, des currys de légumes, des pad thai de tofu et des crumbles à l'Organic Epicerie dans la mythique rue des Moulins, et surtout, surtout, j'ai découvert Papillon.

C'est tout petit, mais tout joli et chaleureux. Comme tout le personnel parle anglais, je peux faire semblant de ne pas être française, et avoir l'impression de passer dix minutes de l'autre côté de la Manche (un grand plaisir pour une anglophile comme moi). Ensuite, ledit personnel est extrêmement gentil, et sait parfaitement ce que mange ou pas un végétalien, pas vraiment une chose à laquelle on est habitués en France. Et ne devient pas subitement désagréable quand on dit qu'on est végétalien. 

Et puis tout simplement, tout est bon, sain, beau, rempli de légumes frais, et très créatif (allez trouver ailleurs une salade de quinoa à la grenade et aux noix de pécan). Tout est à emporter (ou à manger, les jours de soleil, sur le petit banc en bois devant la boutique), chaud ou froid, dans des contenants en carton, et on peut même s'offrir une jolie boîte à salade en métal réutilisable. Il y a aussi des boissons, des sandwichs, de l'hoummos maison (sans fromage blanc), des chips de kale, et des super barres aux fruits Nakd. Je crois qu'il y a même des jelly beans sans gélatine...


 

 Curry de légumes





Curry de patates douces





Le Big Noodle, un gigantesque bol de nouilles, tofu, 
légumes croquants et bouillon aux herbes









5 janvier 2015

Laveries, je vous hais

Il y a une chose que je hais de toute mon âme, enfin il y en a un certain nombre, mais là maintenant tout de suite, les laveries sont n° 1 sur ma liste noire. L'une des joies des saisons en station de ski, mis à part le fait de cuisiner dans un placard et de dormir dans un lit... placard, c'est de ne pas avoir de machine à laver, et par conséquent, de fréquenter assidûment ces endroits merveilleux et pleins de charme que sont les laveries automatiques.

En pleines vacances de Noël / invasion de touristes, ça peut donner lieu au scénario suivant : décider d'aller à la laverie le matin de son jour de congé. Prendre sa voiture au parking parce que la bonne laverie, elle est à 15 minutes à pied et que le linge, ça pèse. Passer devant la laverie pour voir si il y a de la place pour se garer. Il n'y en a pas. Refaire tout le tour du quartier parce que la rue est en sens unique. Essayer tous les parkings gratuits autour de la laverie, sans succès. Se résoudre à aller dans un parking payant, y accéder en dérapage contrôlé par une rampe à peine déneigée, se garer au chausse-pied dans une place trop petite. 

Emerger du parking avec ses sacs de linge et se retrouver dans la neige jusqu'au genoux. Se trainer jusqu'à la laverie par -10 °C. Découvrir que trois places se sont libérées juste devant. S'énerver.  Remplir une machine. Lire trois Femme Actuelle du siècle dernier. Poireauter pour avoir un séchoir parce qu'il y a huit machines et deux séchoirs et qu'un salopard occupe les deux séchoirs avec une chemise et trois chaussettes. Ressortir. Retourner dans la neige jusqu'au parking. Découvrir qu'on est passé depuis deux minutes dans la tranche horaire supérieure (la plus chère). Payer. Repartir.

Arriver à son parking d'origine qui affiche complet. Tourner pendant 10 minutes pour trouver une autre place payante. Appeler son parking d'origine  et apprendre que comme on a un abonnement mensuel, on pouvait rentrer même si c'était complet. Retourner chercher sa voiture, payer, découvrir qu'un abruti s'est garé derrière en-dehors des places, manoeuvrer pour s'extraire, se garer dans son parking, rentrer chez soi étendre le linge sur le séchoir posé en équilibre sur la table basse. Jurer que la prochaine fois on ira dans la mauvaise laverie à côté de chez soi. 

La semaine suivante, aller à la mauvaise laverie, découvrir que les machines fatiguées sont plus petites et que tout ne rentre pas, et que la centrale de paiement ne prend pas les billets. Aller faire de la monnaie à la boulangerie, ressortir avec des pièces de 2 euros, essayer pendant 5 minutes de faire avaler les pièces de 2 euros à la centrale de paiement, s'énerver très fort. 

Tout ressortir de la machine et aller à pied jusqu'à la bonne laverie. S'installer à la terrasse du café à côté avec un thé au jasmin pendant que la machine tourne et écrire un post sur les laveries sur une vieille ordonnance trouvée au fond de son sac.



25 décembre 2014

Joyeux Noël !


Amis lecteurs, je me rends compte avec stupeur que, toute à mon enthousiasme d’avoir retrouvé Internet et donc le contact avec le reste du monde (végane), j’ai failli oublier un incontournable du 25 décembre : le partage des cadeaux de Noël. Oui, c’est un sujet de niveau maternelle petite section, mais j’y tiens

Et cette année, me voilà donc l’heureux possesseur (ben oui, y a pas de féminin à « possesseur », tout comme à « imposteur », « chef », et, euh « fossoyeur ») des articles suivants :



Easy as Vegan Pie : One-of-a-Kind sweet and savory slices d’Hannah Kaminsky

Comme d’habitude, Hannah expérimente beaucoup et produit des choses aussi surprenantes que la Rock 'n' Roll Elvis Pie (âmes sensibles s’abstenir, avec une association de bananes, beurre de cacahuètes et bacon de noix de coco) ou la Spumoni Pie (pistache, chocolat et cerises). Aussi un chapitre avec des tartes salées, comme l’indique le sous-titre.



Des measuring cups et des measuring spoons

Parce que comme assez souvent, les miennes sont dans des cartons dans le garage de mes parents, et que toutes les recettes US sont en cups et en spoons, et que j’en ai un peu assez d’utiliser des tables de conversion.



The Whoology : Doctor Who, The Official Miscellany

Rien à voir avec la cuisine cette fois, surtout quand on connaît le goût du onzième Docteur pour les fish fingers in custard, poissons panés trempés dans la crème anglaise , mais pour tout, tout, tout savoir (et comprendre ce qu’on a pas compris) sur l’univers complexe de Doctor Who, série géniale de la BBC.



Et enfin, le DVD du Cercle des Poètes Disparus, pour sangloter devant une ixième fois, se souvenir que ça nous a vraiment fait quelque chose quand on était ado (« Est-ce que c’est vraiment ça, la vie que je veux ? ») et beaucoup regretter Robin Williams.

Pour finir, une petite râlerie : pourquoi est-ce que, dans les intenses discussions au sujet du travail le dimanche et les jours fériés, on ne parle jamais du personnel de l’hôtellerie-restauration, et toujours des infirmières, des pompiers, et des employés de tel ou tel grand magasin qui travaillent – la belle affaire – 3 dimanches par an et seulement si ils sont volontaires ? Hier soir, j’ai travaillé jusqu’à minuit, et rebelote ce soir, et honnêtement, je m’en fous parce que a) ma famille est totalement dénuée d’Esprit de Noël, ce qui vous amène à dépenser une énergie considérable rien que pour arriver à ne pas vous laisser atteindre par ce nihilisme festif et continuer à faire des cadeaux, accrocher des boules et cuisiner des bonnes choses, et b) je n’ai toujours pas trouvé l’individu avec qui j’aurais envie de célébrer ça et d’autres choses et accessoirement produire des marmots capables d’ouvrir de grands yeux émerveillés (l’Esprit de Noël est-il un trait génétique ?). Mais quand même, ça serait bien qu'on se souvienne qu'on existe de temps en temps, d'autant que si heureusement la plupart des gens ne passent pas leur temps à l'hôpital ou sauvés par les pompiers, ils poussent en général assez fréquemment la porte d'un bar, d'un hôtel ou d'un restaurant. 

[Pour ceux qui suivent et qui se demandent comment on passe du statut de fonctionnaire au fait de travailler jusqu’à minuit le soir de Noël, eh bien ce sont des choses qui arrivent. Par exemple quand, de la même façon que l’Esprit de Noël, on ne dispose pas dans son patrimoine du gène de l’Esprit de la Fonction publique et de ses Dix Commandements comprenant entre autres La Réunionite, la Pesanteur Administrative, La Promotion non pas parce qu’on est compétent mais parce qu’on a réussi un concours qui n’a rien à voir avec ce qu'on fait, et le Reclassement, consistant à se refiler d’un service à un autre pendant une quarantaine d’années des gens qui n’ont pas envie de travailler].

Sur ce, Joyeux Noël à tous !

25 novembre 2014

Nouveau départ

Amis lecteurs, Do You Speak Vegan déménage finalement à Chamonix cet hiver ! Le premier réflexe serait de se dire que l'endroit ne doit pas être franchement accueillant pour les véganes (petite ville de montagne), mais on se tromperait lourdement. Après Paris, Chamonix est probablement l'un des endroits de France où il est le plus facile de sortir manger, y compris sur le pouce. On n'y trouve certes aucun resto 100 % végé, mais pas moins de cinq restos ou snacks vegan-friendly : 
 
- Papillon (à emporter : soupes, salades de légumineuses, tofu sauté aux légumes, currys, noodle bowls...)

Munchie (tofu bibimbap, nouilles sautées aux légumes)

- Alan Peru (assiette libanaise, nouilles sautées au tofu et légumes,

- La Petite Kitchen (site web indéchiffrable, mais propose apparemment des plats véganes à base de légumineuses et autres)

- Et mention spéciale à L'Impossible, resto italien un peu chic mais pas trop, qui propose trois vrais desserts véganes (marre des mauvaises salades de fruits !), dont un millefeuille au sésame et amandes accompagné d'une crème de pommes et de glace aux noix de Grenoble. 

A tester également, L'Annapurna (indien, à voir pour le ghee), et Chez Yang (thaïlandais).

Alors bien sûr, il manquera le plaisir immense qu'on ressent dans un resto 100 % végane comme le Loving Hut, plaisir provenant du fait qu'on peut pour une fois commander tout ce qui est sur la carte, et qu'on est environné de gens partageant (a priori) nos convictions les plus profondes, ce qui évite de manger son tofu avec une vue directe sur l'entrecôte ou le boudin de la table voisine.  Mais encore une fois, si on compare par exemple avec l'offre des restaurants d'Annecy, on est sacrément mieux à Chamonix.

Aussi un marché paysan tous les samedi matins et deux magasins bio, Planète Bio et Organic Epicerie (propose aussi des plats à manger sur place ou à emporter). Ca ne doit pas être donné, vu le lieu, mais c'est souvent bien utile pour dépanner entre deux grosses expéditions courses (Carrefour et Satoriz à Sallanches).

Les responsables de cette enclave végétale en plein territoire du reblochon ? Les Anglo-Saxons, encore eux, sans aucun doute (d'ailleurs, curieusement, aucun des restos n'est tenu par des Français...). Leur histoire d'amour avec l'endroit commence en 1741 avec deux petits gars venus de l'autre côté de la Mare, William Windham et Richard Pococke. Totalement épatés par la Mer de Glace (à laquelle ils donnent d'ailleurs son nom), ils publient une fois rentrés chez eux leurs journaux de voyages, donnant envie à des tas d'autres Britanniques d'aller passer leurs vacances à Chamonix. Aujourd'hui, environ 10 % des résidents permanents sont originaires du Royaume-Uni, tout comme 45 % de la clientèle étrangère, qui représente elle-même environ 60 % des visiteurs en hiver.