Le week-end dernier, j’étais (de nouveau) au Festival Salamandre, à Morges, à côté de Lausanne. J’ai (de nouveau) (mal) dormi dans
l’abri antiatomique, grande spécialité suisse s’il en est, et qui me laisse
toujours assez perplexe parce que je préférerais clairement en finir tout de
suite plutôt que passer des mois coincée dans ce genre de trou à rats à manger
des raviolis en conserve à même la boîte (pardon, petits rats, vos trous
doivent probablement être nettement plus chaleureux et accueillants que les
bunkers suisses).
Pas de cuisine cette fois-ci, j’ai fait barmaid. Servi
environ un milliard de cafés, thés, jus de pomme fraîchement pressés (un délice), bières, sirops, eaux plates, eaux gazeuses (en Suisse, on a le
choix entre l’eau "naturelle", sans bulles, "légère",
avec un peu de bulles, et "gazéifiée", avec des tas de bulles) et
gâteaux divers et variés.
J'ai également découvert l'existence de l'énigmatique "café renversé", qui
contrairement à ce qu'on pourrait croire ne consiste pas en un café bien chaud
renversé sur la tête du client mais, selon Wikipédia et la dame qui m'a commandé
ça et que j'ai fait répéter trois fois, en un "café servi avec plus de lait que
de café". Un latte, quoi, en bon français. Un monsieur a ensuite essayé
le jus de pomme renversé directement sur le bar et dans la caisse enregistreuse,
une boisson qui, il faut l'avouer, produit son petit effet, à défaut de
désaltérer.
Au petit déjeuner, apparition d'un cousin germain de la Marmite britannique et de la Vegemite australienne, le Cenovis, une pâte brune et très salée à base de levure de bière et d'extraits de légumes. C'est végane, donc, mais comme le laisse entendre le slogan publicitaire de la Marmite, "Love it or hate it", ça ne plait pas forcément à tout le monde.
J'ai même réussi à voir deux films, dont cette merveille produite par la BBC. A part un passage difficile où un ours polaire se met à avaler des petites bernaches comme des cachous mais sera finalement chassé par un courageux escadron de labbes et de sternes arctiques, on vole au milieu des oies sauvages, on tournoie au-dessus d'Istambul avec les grues cendrées, et on voit un aigle royal écossais se faire ridiculiser par deux corneilles, des fous de Bassan se transformer en supersonique, et un épervier sortir bredouille et complètement étourdi d'un immense nuage d'étourneaux, illuminés par le soleil couchant.
Je
suis repartie le dimanche soir avec le traditionnel t-shirt, de beaux souvenirs
et les pieds en compote.