Vous allez sûrement dire que je radote et que je passe beaucoup trop de temps dans ma voiture en compagnie de mon GPS schizophrène, mais je tenais vraiment à partager avec vous ma découverte d'une nouvelle spécialité nantaise. Pas le gâteau nantais, non (que, au passage, j'ai l'intention de véganiser très prochainement ; toutes les excuses sont bonnes pour acheter une bouteille de rhum), ni les mignonnes rigolettes, lesquelles ne doivent pas être mangées en rigolant afin d'éviter d'en avaler une de travers. Je veux parler du double rond-point, ou pour bien parler, du double giratoire.
Le rond-point à trois voies (mention spéciale à celui de la porte d'Ar Mor, que j'évite maintenant comme la peste et le choléra réunis) m'avait déjà plongée dans une certaine perplexité quant à son fonctionnement (je ne parle pas de ce qui est marqué dans le code de la route mais de ce qui arrive pour de vrai, dans la vie réelle). Et voilà maintenant le double rond-point. Pas deux rond-points très rapprochés et séparés par trois mètres de goudron et quatre pots de fleurs, non, des jumeaux, des siamois même, seulement séparés par quelques pointillés de peinture blanche.
D'en haut, ça doit ressembler à deux seins dans leur soutien-gorge, ou à deux oeufs au plat, mais on évite de parler d'oeufs au plat ici, forcément. Deux boules de glace dans un cornet. Deux... ok, j'arrête.
Le problème, c'est bien sûr quand, par inadvertance, on se retrouve engagé, en compagnie de sa voiture, sur l'un de ces dispositifs. L'idée est apparemment que ça fonctionne comme un seul rond-point. On tourne, on tourne, et on cède la priorité au gars de gauche. Et si on a le mauvais goût de vouloir accéder au deuxième rond-point, on pile en plein milieu pour laisser passer le fameux gars de gauche, en espérant que le gars de derrière n'est pas en train de se recoiffer ou de jouer à Candy Crush sur son portable.
Question, donc : le double rond-point est-il vraiment une bonne idée ? En cherchant un peu sur internet, le site de La Dépêche m'informe qu'ils pouvaient donner lieu à "des incompréhensions dangereuses" et semble presque regretter l'évitement de justesse d'une "superbe collision frontale entre deux véhicules" sur le double giratoire situé au croisement des avenues Charles-de-Gaulle et Maréchal-Joffre d'Albi (je précise parce que je sens que ce détail intéresse absolument tout le monde), le tout causé par une petite vieille qui avait juste pris le rond-point dans le mauvais sens en sortant de la gare (un détail, en somme). Quand on rajoute là-dedans des vélos et des passages pour piétons, je pense que ça doit pouvoir devenir assez sympa.
Heureusement, le site de La Nouvelle République est venu à mon secours pour m'expliquer en termes clairs comment aborder ces carrefours. Je cite : "Sur un double giratoire, les deux mouvements en tourne-à-gauche s'effectuent "à l'indonésienne". Voilà. Tout est dit.
En continuant de farfouiller, j'ai aussi trouvé quelque chose qui fait passer mes deux boules de glace pour de la rigolade à la portée d'un bambin en tricycle : le célèbre rond-point de Swindon en Angleterre, joliment nommé The Magic Roundabout (Le Manège Enchanté) :
Cité en 2007 par la BBC News comme "l'un des dix carrefours les plus effrayants du Royaume-Uni", il a été dessiné dans l'objectif de fluidifier le trafic à ce carrefour très fréquenté, et apparemment, ça marche, du moins si vous arrivez à ne pas faire une crise cardiaque en plein milieu. Selon Wikipédia, et pour rester dans les termes simples et compréhensibles, "le trafic qui circule autour du petit giratoire intérieur se fait dans le sens trigonométrique
tandis qu'il se fait dans le sens horaire dans les cinq micro giratoires et dans la boucle extérieure". Si avec ça vous n'avez pas compris, je ne peux plus rien faire pour vous.