9 décembre 2013

Solitude des mangeurs de carottes

Vous devez trouver, mes lecteurs, que je vous abandonne un peu, ou même beaucoup, ces derniers temps. Pour me racheter, je voudrais aborder un sujet qui concerne malheureusement pas mal d'entre nous (vous me dites si je me trompe, comme ça je me sentirai encore plus mal et je penserai qu'en fait c'est juste moi qui ai un problème). J'ai nommé : le désert sentimental.

On devient végane pour toutes sortes de raisons, toutes excellentes évidemment, mais qui aboutissent à un résultat commun : on est plus franchement comme tout le monde. Ce qui, en soi, est selon moi une bonne chose, mais va venir compliquer un chouïa nos rapports, avec, euh, tout le monde, précisément, ou en tout cas pas mal de monde.

Et quand on a fait ça tout seul dans son coin, parce qu'il faut bien le dire, c'est quand même plus facile quand on a que soi à convaincre, eh bien, disons que c'est là que les ennuis commencent.

Après une période de célibat d’une longueur variable, parsemée de rencontres aussi brèves que, hum, foireuses, on décide alors (ou pas, hein, c’est vous qui voyez…) de se lancer dans une grande aventure : les rencontres en ligne.

Là, plusieurs possibilités s’offrent à vous : soit vous envisagez avec difficulté le fait de vivre (et éventuellement de procréer) avec quelqu’un d’autre qu’un végane ou un végétalien. Dans ce cas, c’est simple, il ne vous reste plus qu’à trouver la perle rare (= quelqu’un qui vous plait et à qui vous plaisez), et je vous souhaite beaucoup de courage dans cette entreprise qui pourrait bien s’avérer être, comment dire… l’œuvre d’une vie.

Soit vous décidez de tenter le coup avec des omnivores ou des végétariens, parce que c’est pas bien d’être sectaire et replié sur ses convictions, que cette personne a l’air sympathique et ouverte d’esprit, et que comme dit toujours votre grand-tante Gisèle, qui ne tente rien n’a rien.

Première option : l’omnivore a priori « intéressé » par votre « démarche ». Ou du moins, c’est ce qu’il a affirmé lorsque vous avez dialogué. Ca va se gâter assez vite. On constate quand on le rencontre que soit l’individu en question n’avait tout simplement pas bien saisi le concept du véganisme (faites un dessin la prochaine fois, c’est plus sûr...), soit qu’il a juste fait semblant d’être intéressé parce que à la base, ce qu’il veut, c’est vous mettre dans son lit, et qu’il n’en a absolument rien à secouer de vos beaux principes. S’ensuivra alors une litanie de lieux communs à base de lions mangeant des gazelles, de cris de carottes, de carences en protéines, de sectes et d’impuissance sexuelle, sans oublier bien sûr le fait que c’est très mal d’imposer des choses à ses enfants. Genre, dès qu’il sait marcher, le gamin, tu lui files les clés de la voiture, comme ça, il va au supermarché faire ses courses, et il achète ce dont il a envie. Et s’il a envie de se cuisiner un cassoulet, eh ben il se cuisine un cassoulet. Parfaitement. C’est ça, ma petite dame, l’éducation moderne. Quelle idée, vouloir transmettre ses valeurs les plus essentielles à ses enfants, vraiment…

Deuxième option : le végétarien. Alors je ne doute absolument pas que l’immense majorité des végétariens se comportent de façon amicale lorsqu’ils sont faces à un végane, mais j’ai malgré tout constaté que certains d’entre eux se montraient encore beaucoup plus agressifs et sur la défensive qu’un bon vieil omnivore. Ce qui est finalement assez logique : l’omnivore ne se sent pas franchement concerné, il peut donc vous considérer (parfois) avec bienveillance, à condition que vous n’essayiez pas de le « convertir », hein, faut pas pousser non plus. Le végétarien, lui, est face à une personne qui a en général suivi la même démarche que lui mais est allée au bout (ben oui, je vais encore me faire des copains, mais le véganisme, ce n’est pas de l’extrémisme, c’est de la cohérence, rien de plus). Et qui donc lui rappelle, même sans le vouloir, que lui, il n’y est pas allé, au bout. D’où une nouvelle litanie où s’entremêleront cette fois joyeusement les vaches qui font joli dans les prés, les moutons qui mangent l’herbe dans la montagne parce que sinon, ça va pousser et alors on pourra plus aller où on veut comme on veut, les chaussures sans cuir qui font transpirer, les pulls sans laine qui tiennent pas chaud, et le fromage de la ferme d’à côté qui est si bon et ils sont très gentils avec leurs chèvres, d’abord. Gageons que là aussi, après peut-être une tentative de discussion si vous êtes dans un bon jour, les choses vont se terminer assez prématurément.

Troisième option, de très loin la pire : l’ancien végétarien/végétalien (il doit exister d’anciens véganes, mais c’est plus rare). Tout plein de naïveté et d’innocence, vous vous êtes dit que c’était quelqu’un avec qui vous aviez des tas de choses en commun, et qu’il n’aurait sûrement besoin que d’un léger encouragement pour repartir dans la bonne voie. Ha. Quelle bonne blague. Il n’y a rien de pire qu’un ex-végé. Parce qu’il a essayé, et qu’il a laissé tomber. Et ce, pour une foule de raisons, mais maintenant, il veut absolument vous démontrer par a+b que ça n’est pas possible. En niant plus ou moins au passage votre existence et celle des millions d’autres végéta*iens présents sur la planète. En général, il vous exposera une théorie fumeuse comme quoi l’absence de je ne sais trop quelle molécule obscure qui n’est présente que dans la viande entraine la fonte des muscles, si, c’est vrai, c’est son médecin généraliste qui lui a dit (le problème n’étant bien sûr pas du tout qu’il ne se nourrissait que de laitue et de haricots verts…). Il conserve tout de même un petit fond de culpabilité (du moins si les raisons de son végétarisme avaient une base éthique) et aura à cœur de vous convaincre qu’il a essayé mais que ça n’est pas possible, et que donc il est, quand même, quelqu’un de formidable.

***

Demain, pour me réconcilier avec Noël qui approche et qui est toujours un agréable moment à passer pour les célibataires, je vous fais des petits biscuits rouges et blancs très jolis à mettre sous le sapin. 



14 commentaires:

  1. Je ne peux imaginer à quel point cela peut être compliqué de rencontrer quelqu'un lorsque l'on est vegan... moi j'ai eu de la chance j'étais déjà en couple quand j'ai fait ma transition et mon copain m'a suivi parce que nous discutons énormément... Mais je n'ai aucun doute que le militant de tes rêves fera bientôt son apparition ;)

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  2. Et bien que de difficultés... Je compatis très sincèrement.
    Cependant j'ose espérer que tu as vraiment joué de malchances en rencontrant tous ces cas de figure.
    Il y a des cons partout comme on dit mais il y a aussi des gens bien formé du cerveau et du coeur.
    Je suis en couple avec un omnivore. Alors je l'étais aussi quand on s'est rencontré (j'avoue c'est bien plus simple pour les resto ;)) cependant quand je suis devenue végétalienne (végétarienne depuis, je n'ai pas réussie ma transition mais je ne désespère pas !) il n'a pas hésité à me soutenir même s'il ne partage pas du tout mes convictions. Il est le premier à discuter de ça à table avec nos amis quand le sujet arrive sur la table.
    Je ne pense pas qu'il soit plus intelligent ou plus gentil que la plupart des gens mais simplement qu'il m'aime et qu'il respecte mes choix.
    Alors oui je sais bien qu'il faut se connaitre avant de s'aimer mais avant tout il faut se respecter et c'est bien la moindre des choses quand on rencontre quelqu'un.
    Alors je te souhaite de tout coeur de faire des rencontres plus intéressantes les prochaines fois, et qu'il soit végane vous simplifiera certainement le quotidien, mais effectivement ne ferme pas la porte à un omnivore respectueux de ta personne :)

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  3. Je n'ai pas encore été confrontée au problème puisque j'étais encore omnivore dans ma dernière relation (un peu houleuse)... La réponse que j'y vois, mais c'est la mienne et elle part de tout un tas d'autres réflexions, c'est que si je ne trouve personne, ça m'ira tout aussi bien de vivre seule. J'aime ma solitude et vivre juste pour moi, sans avoir à me justifier ou faire des concession, et je m'aperçois que j'ai longtemps considéré comme un acquis que je serais plus heureuse en couple que seule : maintenant j'en doute.

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  4. En effet, c'est compliqué. L'avantage, c'est que mon Amour, je l'ai rencontré végétarienne, qu'il l'est devenu en comprenant mes convictions et que nous avons vécu la transition ensemble. Nous sommes aujourd'hui des végans accomplis et heureux. Ne désespère pas. Je comprends que c'est difficile, mais reste exigeante, c'est comme ça que tu seras sûre d'être heureuse. Tu ne fais pas de compromis dans ton mode de vie, alors n'en fais pas côté sentimental. Tu mérites d'être accompagné de quelqu'un de végan car ta démarche est logique et intelligente. Ne l'oublie pas :)

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  5. En effet ca peut être délicat.
    Je suis végétalien, ( et gay, histoire de compliquer le truc^^) et avant je n'imaginais pas sortir avec un bouffeur de cadavre, encore moins construire une relation avec a la clés vie commune etc.
    Rien que d'embrasser un mec qui vient de s'enfiler un steak etc ça me debecttait, et ça saoulait la plupart de devoir se laver les dents avant chaque baiser donc a part des coups d'un soir c’était pas top
    et puis je suis tombé amoureux et ça me bloque plus, il est comme il est et moi comme je suis, basta, il respecte mes choix.
    le hic ce sera pour plus tard car je ne tolère pas de produits animaux chez moi, jamais, mon frigo n'a jamais vu une tranche de jambon ou un yaourt, donc pour la vie commune on verra, mais je ne me fais pas de soucis.
    Et quand on va au restau etc il fait attention de pas manger de trucs trop gores en face de moi.
    Quand tu trouveras le bon ( ou la bonne^^) la question ne se posera pas, ça se fera tout seul
    Je te souhaite sincèrement de trouver quelqu'un qui, même s'il est différent, te comprendra et te respectera, et surtout t'aimera, car c'est bien l'amour le plus important, tant que 2 cœurs battent a l'unisson, le reste n'est qu'accessoire

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    1. et si je peux me permettre tu es vraiment très belle^^
      Tu as beaucoup de charme je trouve, tu as un air a l'actrice elizabeth McGovern qui joue la Comtesse dans "Downtown abbey" en plus jeune et julianna Margulies de" the good wife" et Felicity Huffman ( ma grande spécialité de retrouver des ressemblances, "des airs de" ), les 3 mixées, comme un smoothie ( vegan of course)
      une beauté élégante et douce, presque Noble ( et les gay ont du gout, c'est une vérité universelle)
      N'importe quel charognard avec un minimum de cervelle et de discernement ( ok, faut déjà en trouver un comme ça, c'est très très rare, mais ça existe^^)succomberait , ou un vege...bref pas d’inquiétude a avoir, tu as la beauté du corps et de l'esprit, l'amour viendra forcément j'en suis sur, tu ne seras pas très longtemps a manger tes carottes toute seule

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    2. Eh ben, que de compliments ! Je ne pense pas qu'aucune de ces comparaisons très flatteuses soient méritées, mais c'est très gentil quand même :)

      Mais dans l'ensemble, étant donné que "l'offre" est quand même franchement limitée, je dois avouer que c'est plutôt moi qui ne succombe pas...

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  6. Merci à tous pour vos messages d'encouragement ! Il est clair que l'amour "étant enfant de bohême et ne connaissant pas de loi", ça se produit bien souvent avec quelqu'un avec qui on a pas grand-chose en commun, et pas du tout avec une personne avec qui on a beaucoup en commun et avec qui la vie serait infiniment plus simple.

    Mais je sais aussi que malgré tout l'amour qu'on peut avoir pour l'autre, certaines différences fondamentales peuvent rendre la vie quotidienne à deux très difficile, voire impossible, et que ça s'aggrave encore sérieusement le jour où on a des enfants ensemble...

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  7. Ah oui les enfants moi ça me fait peur... Pas seulement pour l'alimentation d'ailleurs ;) La vie à deux aussi, parce que je ne veux pas mettre d'argent dans la bouffe de me*de que mon copain achète et lui s'en fout du bio; faudra pas faire compte commun. En revanche il a l'air sincèrement intéressé par le végétarisme, il a juste la flemme de s'y mettre et attends qu'on vive ensemble pour que je cuisine pour lui et qu'il s'y fasse :D Tout ça pour dire que pas mal de végé veulent vivre avec des végés mais quand on regarde un peu les témoignages on voit que beaucoup de végés ont convaincu leur conjoint... Donc vaudrait mieux pas se priver totalement de carnistes, on peut les changer ;) (surtout si on cuisine bien haha). Mon ex par contre était du premier type: intéressé au début, en surface, puis très vite il a trouvé mon intérêt pour le veganisme excessif et s'est mis à considérer ça comme un caprice de fille trop sensible. Il est d'ailleurs parti avec une ex-végé, qu'ils doivent être bien tous les deux, médisants et frustrés. Mais le végétarisme ET le véganisme sont de jour en jour plus reconnus et puissants et je me plais à imaginer leur progressive déconfiture....
    Anej

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    1. Bon, s'il n'est pas contre et accepte de manger ce que tu prépares, c'est déjà beaucoup !

      Mais je pense que c'est judicieux d'aborder assez rapidement la question de comment on à l'intention d'élever ses enfants, ça évitera bien des problèmes et des disputes par la suite...

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    2. Certes mais pour l'instant le sujet des enfants en lui-même est déjà sensible donc bon... (je ne suis pas sûre d'en vouloir, ou bien je souhaiterais adopter, et lui en veut des "à lui") C'est délicat oui je sais, mais je n'ai que 22 ans (et lui 20), la question des enfants n'est pas d'actualité pour l'instant... On verra avec le temps comment tout ca évolue ;)
      Sinon si j'en ai je ferai probablement comme le commentaire suivant: je cuisinerai végétalien, point. Le reste ne me concernera pas. C'est la solution la plus simple il me semble.
      Anej

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  8. Il est certain que quand je vois les réactions que j'ai eues à subir quand je suis devenue végétarienne, je n'ose imaginer ce qui se passe quand l'ovni vegan entre dans la vie d'un omnivore.
    Pour ma part j'étais en couple quand je suis devenue végétarienne et mon copain n'est jamais devenu végétarien. Par contre il a toujours compris et soutenu ma démarche. Il mange moins de viande qu'avant, il est plus gêné par la viande, la souffrance animale et tutti quanti, mais s'il loue mon "courage" il dit qu'il ne l'aura jamais. Je trouve ça un peu facile mais bon.
    Je considère qu'il peut acheter et cuisiner ce qu'il veut, mais je refuse pour ma part de cuisiner de la viande ou du poisson. Comme il ne cuisine quasiment pas, il n'y a jamais de viande à la maison. Il achète parfois du poisson.

    Il y a quelques temps j'ai décidé de me rapprocher du végétalisme. Il ne l'a pas du tout compris. Pour lui c'est nécessairement mauvais pour la santé. J'ai décidé de ne pas chercher à le convaincre. Je trouve ça trop compliqué en plus du casse tête de l'adaptation de mes habitudes. Par contre j'ai cessé d'acheter des œufs et des laitages et je fais donc un peu ça dans mon coin. Peu à peu j'apprends et j'améliore les choses. A l'extérieur de la maison, je reste pour l'instant végétarienne.
    J'ai décidé de commencer à m'adapter très progressivement et de ne pas me lancer dans un conflit avec lui qui ne le ferait pas changer d'avis de toute façon. J'ai observé que le végétarisme avait eu des effets et comme je ne compte pas tomber malade, quand je serai plus sûre de moi, je serai la preuve vivante que le végétalisme n'est pas une lubie idiote et mortifère.

    Pour notre enfant j'ai un peu la même démarche. Je cuisine végétalien et je laisse la nounou et son père faire ce qu'ils veulent. Je pense que les enfants finissent par être sensibles au sort des animaux et que mon fils verra que c'est possible de vivre ainsi sans problème et sans tuer. J'attends qu'il soit plus grand pour qu'il choisisse à ce moment-là.

    En gros le modus vivendi qui me semble possible est de ne pas faire du végétarisme ou végétalisme un préalable et de ne pas chercher à changer l'autre. Par contre je refuse de faire ce que je ne mange pas.
    J'aimerais évidemment que les choses soient différentes. Mais les sermons ont toujours été contreproductifs avec les autres pour l'instant. Je parle toujours de cas généraux, sans dire à mon homme qu'il faut que lui change. Et au fond j'ai l'impression qu'il n'aurait jamais réduit à ce point sa consommation de viande si j'avais procédé autrement. Mais il a fallu des années pour que ce changement vienne et s'installe.
    Si la seule chose qui coince avec quelqu'un c'est le fait d'être végé je trouve que c'est assez normal. Cela me tient beaucoup à cœur mais tout ce qui touche à la nourriture est tellement sensible que je trouve qu'il n'est pas étonnant que l'évolution et la prise de conscience des autres soit lente. Je pense qu'il faut savoir faire preuve d'humour et de recul, même si on bout parfois intérieurement.

    Les personnes totalement intolérantes, sinon, elles ne sont souvent pas très ouvertes et intéressantes par ailleurs. Si tu prends le temps de discuter et d'attendre le moment du premier choc passé, peut-être que le veganisme est aussi un bon test à cons...

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    1. Merci de partager ton expérience : ) C'est clair que quand on est déjà avec quelqu'un au moment de sa conversion, on fait certainement tout pour arrondir les angles et faire en sorte que ça continue à fonctionner (mais parfois, aussi, ça ne fonctionne plus...).

      C'est plus difficile quand on est déjà végane et que quand on rencontre quelqu'un de nouveau, on est vite confronté à tous ses préjugés sur la question, voire son agressivité (excellent test à cons, effectivement, peut-être même le meilleur), ce qui ne donne pas franchement envie de poursuivre quoi que ce soit avec cette personne.

      On rencontre déjà tellement d'opposition et d'incompréhension, que j'aurais personnellement du mal à être encore confrontée à ça avec la personne avec qui je vis, et ce serait difficile pour moi d'avoir du respect et des sentiments pour quelqu'un qui trouve ça normal de tuer pour se nourrir, surtout en sachant qu'un autre mode de vie est parfaitement possible.

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  9. Merci pour ta réponse. Comme je tape vite à la machine, je fais souvent des romans, peut-être pas toujours très intéressants.

    Pour ce qui est du sujet en question, je pense que si tu es avec quelqu'un de totalement intolérant, ça ne peut pas fonctionner c'est sûr. Et puis, il faut parfois se mettre des paupières aux oreilles quand on t'explique combien ce qui est fait aux animaux est terrible devant une assiette de viande.
    Maintenant, être vegan est tellement différent de ce que font 99% des Français que je trouve ça normal que l'on rencontre tant d'opposition. En tant que végétarienne, au départ, j'avais moi-même beaucoup de préjugés à votre égard. Et finalement ça a fait son chemin. Donc je crois qu'il est quasiment impossible de trouver quelqu'un (hormis un vegan) de totalement open d'emblée, à moins de tomber sur le Dalaï Lama (et il a d'autres défauts). A ma grande surprise, les personnes parmi les plus intolérantes quand je suis devenue végétarienne ont souvent été des personnes d'extrême gauche. Alors que je m'attendais à beaucoup de compréhension de leur part, j'ai eu l'impression qu'elles se sentaient encore plus mise en cause que les autres.

    J'ai l'impression que c'est à la fois plus facile et plus difficile quand on était déjà en couple :
    - Plus facile parce que l'autre te connait déjà et que l'on construit sur du déjà existant.
    - Plus difficile parce qu'on est bien moins sûr de ses choix. Ne pas pouvoir échanger là-dessus ou faire part de ses doutes, avoir peur de mal faire pour son enfant. Bref, j'ai l'impression que les occasions sont fortes de craquer. D'autant que le jour où je ferai mon coming out, cette fois, je pense que je ne serai pas du tout comprise.

    J'ai l'impression que si quelqu'un reste avec toi sachant que tu as ces convictions et accepte que tu n'aimes pas voir de la viande (et donc de ne pas en manger chez toi ou en ta présence). C'est déjà pas mal comme pas. Ensuite, les évolutions sont possibles, mais elles ne seront pas rapide si le mouvement ne vient pas de la personne en question.
    Je ne sais pas pourquoi les gens passent au veganisme. C'est assez étrange. J'ai toujours aimé les animaux mais pendant une vingtaine d'années, je trouvais les végétariens totalement ridicules. Mon compagnon pense que "nous sommes fous" "nous serons punis" pour le mal que nous faisons. Mais il continue à manger de la viande et du poisson, même si sa consommation a beaucoup baissé. Il ne s'agit pas seulement d'un processus intellectuel et rationnel. Ce n'est donc pas sur la raison qu'il faut compter pour faire changer les gens. Ou en tout cas pas seulement.

    Accepter tes convictions c'est une chose, les partager, c'est beaucoup plus difficile quand à peu près tout le monde agit autrement.
    En tout cas j'espère que tu sortiras du désert sentimental, choix de termes qui me fait penser que tu ne t'y trouves pas bien pour l'instant. Merci pour ton blog sur lequel je compte bien m'instruire pour consolider mes pratiques et mon argumentaire...

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