25 octobre 2013

Festival Salamandre 2013



Le week-end dernier, j’étais (de nouveau) au Festival Salamandre, à Morges, à côté de Lausanne. J’ai (de nouveau) (mal) dormi dans l’abri antiatomique, grande spécialité suisse s’il en est, et qui me laisse toujours assez perplexe parce que je préférerais clairement en finir tout de suite plutôt que passer des mois coincée dans ce genre de trou à rats à manger des raviolis en conserve à même la boîte (pardon, petits rats, vos trous doivent probablement être nettement plus chaleureux et accueillants que les bunkers suisses).




Pas de cuisine cette fois-ci, j’ai fait barmaid. Servi environ un milliard de cafés, thés, jus de pomme fraîchement pressés (un délice), bières, sirops, eaux plates, eaux gazeuses (en Suisse, on a le choix entre l’eau "naturelle", sans bulles, "légère", avec un peu de bulles, et "gazéifiée", avec des tas de bulles) et gâteaux divers et variés. 

J'ai également découvert l'existence de l'énigmatique "café renversé", qui contrairement à ce qu'on pourrait croire ne consiste pas en un café bien chaud renversé sur la tête du client mais, selon Wikipédia et la dame qui m'a commandé ça et que j'ai fait répéter trois fois, en un "café servi avec plus de lait que de café". Un latte, quoi, en bon français. Un monsieur a ensuite essayé le jus de pomme renversé directement sur le bar et dans la caisse enregistreuse, une boisson qui, il faut l'avouer, produit son petit effet, à défaut de désaltérer. 




Au petit déjeuner, apparition d'un cousin germain de la Marmite britannique et de la Vegemite australienne, le Cenovis, une pâte brune et très salée à base de levure de bière et d'extraits de légumes. C'est végane, donc, mais comme le laisse entendre le slogan publicitaire de la Marmite, "Love it or hate it", ça ne plait pas forcément à tout le monde.

J'ai même réussi à voir deux films, dont cette merveille produite par la BBC. A part un passage difficile où un ours polaire se met à avaler des petites bernaches comme des cachous mais sera finalement chassé par un courageux escadron de labbes et de sternes arctiques, on vole au milieu des oies sauvages, on tournoie au-dessus d'Istambul avec les grues cendrées, et on voit un aigle royal écossais se faire ridiculiser par deux corneilles, des fous de Bassan se transformer en supersonique, et un épervier sortir bredouille et complètement étourdi d'un immense nuage d'étourneaux, illuminés par le soleil couchant. 

Je suis repartie le dimanche soir avec le traditionnel t-shirt, de beaux souvenirs et les pieds en compote.








2 octobre 2013

Feuilletés aux poires et aux amandes

Dimanche, dans l'après-midi, j'ai eu une subite et terrible envie de tarte aux poires et aux amandes, qui partage dans mon coeur la place de favorite avec la tarte au citron et la (regrettée car pas encore véganisée avec succès à ce jour) tarte aux groseilles meringuée de ma soeur.

Le non-végétalien se serait alors mis en quête d'une pâtisserie ouverte le dimanche et n'ayant pas vendu toutes ses tartes aux poires. Le végétalien en possession de poires aurait filé à la cuisine pour allumer le four. Mais hélas, trois fois hélas, chez moi, pas de poires. D'autant qu'elles sont fourbes, les poires, du genre à devenir blettes dès qu'on a le dos tourné tout en affichant un extérieur toujours parfait, (quoique pas aussi fourbes que le plat d'avocats posé actuellement sur ma table et en train de passer aussi silencieusement que sournoisement de la texture caillou à tout noir dedans sans jamais me laisser la moindre chance). 

Alors vous vous attendez peut-être à un miracle, des poires sont apparues soudainement, flottant dans l'air, auréolées d'une lueur divine et accompagnées d'une musique de circonstance. Un genre de génération spontanée de matière végétale par la seule force de la pensée. En fait il ne s'est rien passé de spécial (oui je sais, c'est nul comme chute), et j'ai fait une croix sur ma tarte jusqu'à hier, jour du marché. 

Et une fois en possession de ces sacrées poires, des Williams, juste mûres comme il faut, l'idée de tarte m'a finalement parue assez peu créative. Parce que l'important, l'essence même du concept, c'est surtout l'alliance des poires juteuses et légèrement acidulée et de la douceur crémeuse des amandes, juste accentuées par un peu d'amande amère. Voilà donc des feuilletés, avec nos poires couchées sur un lit de frangipane et enveloppées de pâte feuilletée dorée et croustillante. La frangipane est une version modifiée de celle de la tarte aux abricots de Vegan Desserts d'Hannah Kaminsky. 






(pour 4 feuilletés)

1 rouleau de pâte feuilletée vgl

2 poires Williams mûres

Frangipane : 

50 g de poudre d'amandes
25 g d'huile de coco
50 g de sucre blond
1 c. à soupe de graines de lin moulues + 3 c. à soupe de lait végétal
1/4 de c. à café d'extrait d'amande amère
1 c. à café bombée de farine
1 pincée de sel
1 c. à soupe d'amaretto

Mélanger les graines de lin et le lait dans un petit bol et laisser reposer 5 minutes. 

Mélanger sucre et huile de coco fondue, puis ajouter les graines de lin, l'arôme, l'amaretto, la farine et le sel. Bien mélanger. 

Préchauffer le four à 180 °C. 

Sortir la pâte feuilletée. Poser sur une plaque à pâtisserie en laissant le papier. Couper les bords arrondis pour obtenir un carré. 


Couper le carré en 4 carrés. 


Répartir la frangipane sur les carrés de pâte, en évitant les coins. 



Couper les poires en deux, et enlever délicatement le coeur avec un petit couteau pointu. 


Retourner et peler le plus fin possible (le mieux pour ça, l'épluche-légumes en U).


Poser sur une assiette et couper en éventail en laissant le haut intact, et un peu en biais, puis transférer sur le carré de pâte. 


Replier les coins de la pâte sur les poires. 


Passer un peu de lait de soja au pinceau sur la pâte pour dorer. Cuire 30 à 35 minutes à 180 °C. Laisser refroidir complètement avant de manger (presque meilleurs le lendemain). 



20 septembre 2013

Bircher muesli

Alors que les blogs américains fourmilent de recettes d'overnight oats, flocons d'avoine mis à tremper la veille dans un liquide et agrémentés de tout un tas de choses, cet article du Guardian m'a donné envie de revenir à celui par qui tout a commencé, j'ai nommé le Bircher muesli.

Maximilian Oskar Bircher, médecin suisse, barbu et féru de nutrition, a d'abord imaginé ce petit déjeuner pour les patients de son sanatorium aux alentours de 1900. Le principe de base : faire tremper les flocons d'avoine la veille dans un liquide (de l'eau à l'origine, et pas du lait. Ce cher Maximilian était décidément très avancé pour son époque et considérait entre autres que c'était une nettement meilleure idée de se nourrir de fruits, légumes et noix que de pain et de viande), puis ajouter au moment de manger du jus de citron, de la pomme râpée et d'autres fruits frais.

La recette du Guardian fait tremper les flocons dans du jus de pomme pur, et c'était un peu acide pour mon goût, mais ça dépend du jus de pomme, et du type de pomme crue qu'on ajoute à la fin. Je préfère mettre moitié eau moitié jus de pomme, et ajouter du coup un peu de sucre ou de sirop d'agave. Pour les ajouts, en plus de la pomme râpée, les possibilités sont infinies : fruits frais ou secs, noix, graines... Ma combinaison préférée : des amandes hachées et des pruneaux. Si vous voulez en plus une bonne dose d'omega 3, ajoutez 1 c. à café de graines de chia au moment du trempage, et augmentez un peu le liquide, qui va être absorbé par les graines.



(pour 2 personnes)
 
100 g de flocons d'avoine (prendre des bios, moins précuits que ceux en vente au rayon céréales des grandes surfaces, qui ont tendance à partir en bouillie)
100 g d'eau
100 g de pur jus de pomme
1 pincée de sel
2 c. à café de sucre roux ou de sirop d'agave

4 c. à soupe de yaourt de soja nature (Sojade pour moi)
1 pomme plutôt acide
ajouts divers : noix hachées, graines, fruits secs ou frais...

La veille au soir, mettre dans un récipient les flocons, l'eau, le jus de pomme, le sel et le sucre. Couvrir et mettre au frais pour la nuit.

Le lendemain matin, ajouter la pomme râpée (laisser la peau si elle est bio), le yaourt, et les noix, fruits etc. Mélanger et manger sans attendre.


8 septembre 2013

Catastrophes culinaires, épisode 2

L'immense majorité du temps, les blogueurs culinaires partagent une recette quand elle est réussie, pas quand ça se solde par un échec cuisant, ou, plus humiliant encore, par quelque chose de pas réellement mauvais, mais dont l'humanité aurait très facilement pu se passer.

On a cependant tendance à oublier qu'un ratage, un vrai beau ratage bien honnête et finalement bien réussi (c'est pas encore sorti, ça, au rayon "Développement personnel" de la FNAC : "Réussir vos échecs" ?), permet à ses lecteurs de rigoler un bon coup du malheur des autres, euh, pardon, je voulais dire bénéficier de l'expérience d'autrui afin de ne pas répéter les mêmes bourdes. 

L'année dernière, vous aviez eu droit à mes nombreux mais ô combien infructueux essais de macarons végétaliens. Hier, j'ai ajouté un nouvel épisode à mes catastrophes culinaires, avec la pâte à tarte à l'huile d'olive de Vegan Pie in the Sky, de la pourtant habituellement très fiable Isa Chandra Moskowitz. Ca n'a pas été aussi catastrophique que ce mémorable essai de pâte à tarte sans gluten, mais pas loin.

La margarine végétale, comme vous savez, contient cette sacrée huile de palme qui risque bien de causer la disparition de pas mal d'espèces animales, et en particulier des orangs-outangs. Pas très cohérent avec un mode vie végane, d'où l'essai de cette recette de pâte à tarte à base d'huile d'olive. Je précise que j'ai déjà fait des pâtes à tarte avec de l'huile à la place de la margarine, comme de l'huile de coco, ou moitié margarine, moitié huile neutre. Mais cette recette m'intrigait, en mettant d'abord l'huile d'olive au congel pour la faire durcir avant de l'utiliser. C'était censé donner une texture partculièrement légère à la pâte. Bon.

J'ai mis mes 16 cl d'huile au congel dans une boite hermétique. Au bout de deux heures et quelques, elle avait bien figé :




Etape suivante : couper en dés, ajouter à la farine, et travailler du bout des doigts pour obtenir une texture sableuse, comme d'hab pour une pâte brisée. Là ça s'est gâté. D'abord, l'huile fond instantanément au contact des mains (il faut peut-être les mettre aussi une heure ou deux au congel ?), d'autre part, il doit y avoir un problème au niveau des proportions huile / farine, parce que une fois qu'elle a été incorporée, la pâte a formé une boule sans que je puisse ajouter d'eau froide. Ca ressemblait nettement plus à une pâte à sablés qu'à de la pâte brisée.




Une fois étalée, impossible de la transférer en un seul morceau dans le moule, j'ai fait un atelier patchwork et pâte à modeler. C'est probablement là qu'une personne raisonnable aurait jeté l'éponge et mangé ses myrtilles telles quelles, mais je voulais voir ce que ça donnerait une fois cuit.



Verdict : ça ne se tient pas plus une fois cuit que cru, et c'est désagréable une fois dans la bouche, en même temps sableux et collant. Un peu comme des montecaos, mais en bien pire, et les montecaos, c'est bon.



Pas fait exprès, mais on dirait assez un genre de monstre myrtillesque sur le point d'engloutir des pommes de pin...

La prochaine fois, je réessaye l'huile d'olive, mais sans me casser la tête, en mettant le poids habituel de matière grasse (90 g pour 200 g de farine).




25 août 2013

Houmous aux herbes et à l'oignon rouge (Pickles & Honey)

Un houmous qui rappelle nettement plus les Etats-Unis que le Moyen-Orient, inspiré du ranch dressing, une sauce à base de crème aigre ou de petit lait, épices, oignon, ail et fines herbes. Comme l'houmous plus traditionnel, se mange dans un sandwich, avec des falafels, comme sauce pour tremper des légumes crus, sur une salade verte ou du pain grillé, ou comme ici en salad-wrap avec de la menthe et des tomates cerises.

Une recette du toujours formidable blog Pickles & Honey






450 g de pois chiches cuits
6 cl d'eau
3 c. à soupe de ciboulette hachée
3 c. à soupe de persil haché
2 c. à soupe d'oignon rouge haché
2,5 c. à soupe de vinaigre de cidre
2 c. à soupe d'huile d'olive
2 c. à soupe de tahin
2 c. à soupe de levure de bière
1 c. à café de sel (1/2 si vos pois chiches sont salés)
1/2 c. à café d'ail déshydraté

Mixer tous les ingrédients ensemble, sauf l'oignon rouge. Ajouter à la fin, et mixer encore un peu pour incorporer. Goûter pour vérifier l'assaisonnement. 

Servir frais.

22 août 2013

Fin d'été










C'est la fin des vacances, et les petits foulques ont bien grandi. Ils se promènent seuls, sans leurs indignes parents, et grignotent des algues en profitant du soleil. Hier soir, j'ai vu un héron déambuler au clair de lune dans le canal sous mes fenêtres. Les martinets sont partis sans dire au revoir.

Cet été, j'ai donné le biberon à des écureuils, câliné des canetons, poursuivi des cigognes, colorié des hérissons, gavé des martinets, lavé des hirondelles, pesé des gobemouches, cherché des chauves-souris, fait des tas de gâteaux, marché dans des torrents de montagne, cueilli des cassis, servi des pizzas et lavé d'innombrables plats à meze. J'ai bronzé façon randonneur, et suffoqué de chaud à Strasbourg. J'ai été réveillée la nuit par des lérots querelleurs, des poneys enrhumés et un capricorne géant. J'ai revu toute la saison 1 d'Urgences. Je n'ai toujours pas essayé ma tente, ni la jolie petite lanterne qui va dedans.

Et j'ai testé des choses pour vous, parce que malgré les apparences, je ne vous ai pas complètement oubliés...

D'abord, le déo de la marque Biopha, vendue en GMS pour pas cher, bio, et non testée (c'est marqué dessus). Verdict : ça marche. Je mets avant un peu d'huile de noix de coco, parce que c'est naturellement antibactérien, nourrissant, et que ça protège la peau des irritations.



Ensuite, les nems aux légumes de chez Picard. J'avais envie d'essayer depuis un article de VG-Zone.Verdict, c'est assez bof, fadasse, et je n'aime pas l'association avec la sauce sucrée. Le deuxième essai avec une sauce maison proche de la sauce à nems (parce qu'il y a du poisson, dans la sauce à nems, hélas), vinaigre de riz, sirop d'agave, piment de Cayenne et ail frais, est nettement mieux passé. La texture est bien, le goût, à améliorer. J'ai par contre fait le plein d'esquimaux façon smoothie aux fruits, et de leur délicieux sorbet 100% coco. 





Et puis le No-Muh-Chäs Melty de Vegusto, testé sur une pizza. D'abord, j'aurais probablement dû le râper au lieu de le couper en tranches, mais la texture assez humide n'y incite pas franchement. Ensuite, je trouve que ça n'apporte pas grand-chose au résultat final. On se rapproche vaguement de la Vache Qui Rit, tant au niveau du goût que de la consistance, et la pizza aurait été aussi bonne sans.


22 juillet 2013

Eléments de psychologie foulque : l'héritage shadokien

En plus d'une certaine ressemblance physique, avec sa silhouette rondouillarde et ses grandes pattes, le foulque a fait sienne l'une des théories fondatrices de la culture Shadok : "En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chances que ça marche."

Le foulque applique ça à la production de petits foulques ("ma première nichée a raté, donc j'en refais illico une autre exactement dans les mêmes conditions") mais surtout, surtout, à la construction de son nid. 

Présentation de la pièce à conviction n° 1 : premier nid de M. et Mme Foulque, totalement inaccessible aux poussins une fois dans l'eau. 


Pièce à conviction n° 2 : deuxième nid (derrière la bouée), construit après constatation du problème et finalement équipé d'une rampe à foulques maison (modèle breveté).



Troisième nid, construit après disparition du bateau sur lequel était le nid n° 2. Aucun accès pour les poussins. Les parents se cassent la figure sur la bache en plastique.



Quatrième tentative, toujours totalement hors de portée des petits, et dans laquelle on décèle un certain manque de conviction, malgré le soin apporté à la décoration. 



Découragement final, et poussins résignés en équilibre précaire sur une chaîne de bouée.