21 janvier 2015

Le véganisme selon Lee Kern

Je me suis vraiment bien marrée en lisant cet article de Lee Kern paru sur le site du Huffington Post, alors je vous en ai traduit des passages.

"Mes années passées à fréquenter Kentucky Fried Chicken et à manger de la viande ne sont un secret pour personne. J'ai grandi en adorant la viande. J'aimais mes steaks bien saignants, et je méprisais profondément tous ceux qui n'appréciaient pas le fromage. Si vous n'aimiez pas le corned beef, les saucisses, le saumon fumé, le fromage frais, l'agneau, le poulet, les kebabs et le jambon, vous étiez un abruti. J'aimais même les trucs que beaucoup de types n'aiment pas : le foie, le coeur, la langue, les rognons. Il fallait vraiment être con pour pas aimer le foie sauté aux oignons.

Et puis je suis devenu un branleur, et j'ai développé une stupide tendance à l'empathie et à la compassion envers les animaux. C'était des conneries, j'ai détesté ça, mais j'arrivais pas à l'ignorer. 

Le résultat, c'est que je suis devenu végétarien pendant deux mois. C'était raisonnablement difficile. J'ai compris qu'on m'avait rendu accro à tous ces trucs. Les envies subites de viande ont duré deux semaines au maximum. 

Et puis une analyse rapide des conditions de production des oeufs et des produits laitiers m'ont rendu incapable de continuer à prétendre que tout ça n'était pas autant, voir même plus cruel que la production de viande. Du coup, j'ai sauté le pas, et je suis devenu un vrai branleur végane.

[...]

On vous pose des tas de questions quand vous devenez végane, et la plupart totalement ridicules. Apparemment, ça provoque une augmentation exponentielle de vos chances de finir un jour seul sur une île déserte, obligé de tuer et manger quelque chose pour survivre. Et oui, je frapperais à mort un poney Shetland si il me menaçait directement, moi et ma famille, et que j'avais épuisé toutes les possibilités de compromis. 

Pour ce qui est des sorties au resto, la seule difficulté réside dans le fait que vos amis, pleins de bonnes intentions, semblent subitement penser que vous êtes intellectuellement limité et incapable de parler anglais. Après vous avoir lu le menu et vous avoir expliqué ce que vous pouvez manger, ils vont ensuite vous couper la parole et parler à votre place au serveur, puis vous répéter d'une voix forte ce qu'il vient de dire. En général, la totalité des personnes présentes autour de la table participe à l'exercice. En résumé, on se marre bien.

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Je pense qu'au fond, la plupart d'entre nous sait que ce qui doit se passer pour que nous ayons de la viande est horrible, mais c'est une chose qu'on ignore et qu'on enterre tout au fond de notre conscience, parce qu'on est endoctrinés et accros aux produits animaux. Nous repoussons cette sombre vérité pour protéger nos habitudes. Nous inventons des mots comme "jambon" et "bacon" pour éliminer de notre vocabulaire le fait que nous mangeons d'autres habitants de la Terre. Est-ce que vous imaginez ce que ça va faire quand des extra-terrestres vont se pointer et dire : "Putain, mec, ça va pas ? Tu viens de manger le petit gars, là, avec les sabots !" J'ai lu récemment que les organisateurs de futurs voyages touristiques dans l'espace avaient décidé de ne pas mettre de cuir dans leurs vaisseaux spatiaux, parce que quand même, ça la foutrait mal d'aller là-haut assis sur des sièges faits avec la peau d'autres Terriens morts."

[...] 

19 janvier 2015

Papillon des neiges

Eh bien chers lecteurs, après six semaines passées à Chamonix, je dois dire que pour ce qui est du manger (pourquoi est-ce qu'on ne voit plus nulle part ces délicieux panneaux affichés dans la vitrine des cafés, "Ici on peut apporter son manger ?"), l'endroit tient les promesses entrevues ici.

J'ai déjà mangé des falafels et du tofu sauté à Alan Peru, un aloo gobi et un excellent chapati à l'Annapurna, des currys de légumes, des pad thai de tofu et des crumbles à l'Organic Epicerie dans la mythique rue des Moulins, et surtout, surtout, j'ai découvert Papillon.

C'est tout petit, mais tout joli et chaleureux. Comme tout le personnel parle anglais, je peux faire semblant de ne pas être française, et avoir l'impression de passer dix minutes de l'autre côté de la Manche (un grand plaisir pour une anglophile comme moi). Ensuite, ledit personnel est extrêmement gentil, et sait parfaitement ce que mange ou pas un végétalien, pas vraiment une chose à laquelle on est habitués en France. Et ne devient pas subitement désagréable quand on dit qu'on est végétalien. 

Et puis tout simplement, tout est bon, sain, beau, rempli de légumes frais, et très créatif (allez trouver ailleurs une salade de quinoa à la grenade et aux noix de pécan). Tout est à emporter (ou à manger, les jours de soleil, sur le petit banc en bois devant la boutique), chaud ou froid, dans des contenants en carton, et on peut même s'offrir une jolie boîte à salade en métal réutilisable. Il y a aussi des boissons, des sandwichs, de l'hoummos maison (sans fromage blanc), des chips de kale, et des super barres aux fruits Nakd. Je crois qu'il y a même des jelly beans sans gélatine...


 

 Curry de légumes





Curry de patates douces





Le Big Noodle, un gigantesque bol de nouilles, tofu, 
légumes croquants et bouillon aux herbes









5 janvier 2015

Laveries, je vous hais

Il y a une chose que je hais de toute mon âme, enfin il y en a un certain nombre, mais là maintenant tout de suite, les laveries sont n° 1 sur ma liste noire. L'une des joies des saisons en station de ski, mis à part le fait de cuisiner dans un placard et de dormir dans un lit... placard, c'est de ne pas avoir de machine à laver, et par conséquent, de fréquenter assidûment ces endroits merveilleux et pleins de charme que sont les laveries automatiques.

En pleines vacances de Noël / invasion de touristes, ça peut donner lieu au scénario suivant : décider d'aller à la laverie le matin de son jour de congé. Prendre sa voiture au parking parce que la bonne laverie, elle est à 15 minutes à pied et que le linge, ça pèse. Passer devant la laverie pour voir si il y a de la place pour se garer. Il n'y en a pas. Refaire tout le tour du quartier parce que la rue est en sens unique. Essayer tous les parkings gratuits autour de la laverie, sans succès. Se résoudre à aller dans un parking payant, y accéder en dérapage contrôlé par une rampe à peine déneigée, se garer au chausse-pied dans une place trop petite. 

Emerger du parking avec ses sacs de linge et se retrouver dans la neige jusqu'au genoux. Se trainer jusqu'à la laverie par -10 °C. Découvrir que trois places se sont libérées juste devant. S'énerver.  Remplir une machine. Lire trois Femme Actuelle du siècle dernier. Poireauter pour avoir un séchoir parce qu'il y a huit machines et deux séchoirs et qu'un salopard occupe les deux séchoirs avec une chemise et trois chaussettes. Ressortir. Retourner dans la neige jusqu'au parking. Découvrir qu'on est passé depuis deux minutes dans la tranche horaire supérieure (la plus chère). Payer. Repartir.

Arriver à son parking d'origine qui affiche complet. Tourner pendant 10 minutes pour trouver une autre place payante. Appeler son parking d'origine  et apprendre que comme on a un abonnement mensuel, on pouvait rentrer même si c'était complet. Retourner chercher sa voiture, payer, découvrir qu'un abruti s'est garé derrière en-dehors des places, manoeuvrer pour s'extraire, se garer dans son parking, rentrer chez soi étendre le linge sur le séchoir posé en équilibre sur la table basse. Jurer que la prochaine fois on ira dans la mauvaise laverie à côté de chez soi. 

La semaine suivante, aller à la mauvaise laverie, découvrir que les machines fatiguées sont plus petites et que tout ne rentre pas, et que la centrale de paiement ne prend pas les billets. Aller faire de la monnaie à la boulangerie, ressortir avec des pièces de 2 euros, essayer pendant 5 minutes de faire avaler les pièces de 2 euros à la centrale de paiement, s'énerver très fort. 

Tout ressortir de la machine et aller à pied jusqu'à la bonne laverie. S'installer à la terrasse du café à côté avec un thé au jasmin pendant que la machine tourne et écrire un post sur les laveries sur une vieille ordonnance trouvée au fond de son sac.