Il y
a bientôt un an, j'ai eu la grande douleur de perdre Lola, ma minette adorée
avec qui j'ai partagé presque 18 ans de ma vie. Je n'ai pas honte de le dire,
c'est mon premier grand deuil, bien qu'ayant perdu tous mes grands-parents mais à
qui j'étais assez peu attachée. J'ai perdu une compagne, un morceau
de mon cœur, et cette douleur, cette blessure, même si elle s'est un peu atténuée avec le temps, fera
partie de moi pour le reste de ma vie.
Quelques
mois après, j'étais partagée entre d'une part le souhait de ne jamais revivre
ça, et d'autre part la tristesse d'une maison sans chat et l'envie d'offrir un
foyer à l'un des milliers de chats qui s'entassent dans les refuges français.
De longues réflexions m'ont amenée à choisir d'en adopter deux en même temps,
pour qu'ils se tiennent compagnie et aient une relation de chat entre eux et
dépendent moins de moi affectivement. Le souci était qu'ils s'entendent bien,
et comme j'habite aussi en appartement, les deux refuges consultés m'ont
fortement conseillé de prendre deux chatons d'une même portée, pour l'entente
et pour l'absence de jardin qui pose moins problème pour des chatons n'en ayant jamais bénéficié (j'ai
par contre un grand balcon plein de plantes).
Je
suis donc revenue chez moi un beau jour d'été avec deux boules de poils, deux
sœurs, Joy et Lily, choisies au feeling
dans une pièce contenant une quarantaine de chatons. Joy m'avait
attirée parce qu'elle se trouvait juste derrière la porte qu'elle fixait,
semblant se creuser la cervelle pour trouver par quel moyen elle pourrait
sortir de là. La voyant dans mes bras, la dame du refuge, sachant que je
cherchais deux femelles, m'a indiqué qu'elle avait une petite sœur. Le choix était
fait.
Les
premiers jours ont été difficiles pour moi, rouvrant la blessure et réveillant
pas mal d'angoisses enfouies, et puis l'amour est arrivé et a résolu bien des choses.
Joy
et Lily ont été trouvées toutes petites dans un carton, jetées comme des
ordures par un minable salopard, amenées à la fourrière de la ville qui les a
transférées à la SPA. Elles ont ensuite fait un séjour en famille d'accueil le
temps d'atteindre 3 mois, l'âge requis pour les adoptions. Ce sont deux petites
minettes adorables qui ont eu la chance de s'en sortir, contrairement à
beaucoup d'autres, et maintenant c'est moi qui ai la chance de les avoir avec
moi. Je tire aussi mon chapeau au travail que font les employés et bénévoles
des refuges, submergés de chatons chaque année parce que des abrutis ne sont
pas fichus de faire stériliser leurs chats, et tout aussi submergés de chats
adultes et abandonnés par leurs familles.
Premier
jour à la maison. On se tient les pattes pour se rassurer...
Lily,
boule de poils gris et soyeux ornés par la nature d'un coup de pinceau blanc,
offre au monde un mélange de douceur et de détermination absolue. Petit bélier né dans la peau d'un chat, elle aborde bêtises et grands câlins
tendres avec le même enthousiasme, et a tendance à foncer d'abord et réfléchir
ensuite. Grande chipeuse d'éponges et d'élastiques, elle aime
par-dessus tout pourchasser mouches, punaises, moustiques et autres bêtes
volantes à grands renforts de couinements excités. Elle se casse régulièrement
et spectaculairement la figure mais ne s'en émeut guère, repartant de plus
belle vers de nouvelles grandes aventures.
Joy,
couleur d'automne et aussi fine que Lily est boulotte, aborde la vie avec un
peu plus de circonspection, et laisse de bonne grâce sa sœur lui piquer ses
jouets ou lui laver les oreilles. Très agile, sa queue interminable, son petit
menton en avant et son air sérieux évoquent un petit singe des forêts
tropicales. Elle aime attraper des gourmandises d'une patte en cuillère,
pédaler frénétiquement sur la porte du balcon pour qu'on la laisse rentrer, et
grattouiller la couette le matin pour me réveiller. Petite personne polie et
bien élevée, elle est aussi passionnée par la cuvette des toilettes et ce qui
s'y passe, et n'aime rien tant que de réduire en confettis les rouleaux de
papier.
Ensemble,
elles alternent entre grand amour fraternel et poursuites folles se terminant
par des bagarres pour rire, sans jamais montrer d'agressivité ou de jalousie.
Les séances de toilettage mutuel un peu trop énergiques se terminent souvent
par une partie de patty cake, mais le différend est vite oublié. Voir
l'amour qu'elles se portent et savoir qu'elles passeront leur vie ensemble,
alors qu'elles étaient destinées à être séparées, est pour moi une source de
joie permanente.
Et si je déterrais ce joli petit framboisier fraîchement planté...
Très bel article sur des minettes absolument craquantes.Bravo à vous pour ce beau geste d'amour qui leur a donné la chance de connaître le bonheur de vivre dans une bonne maison.
RépondreSupprimerBonjour, comme je vous comprends, perdre un animal est quelque chose de tellement douloureux ! j'ai perdu mon berger allemand, alors agé de 14 ans, la douleur a été atroce, bien que celà fasse plus de 10 ans déjà, j'ai toujours son odeur en mémoire et la douceur de son poil. Je ne voulais plus prendre d'animaux et surtout pas d e chat mon mari et moi étions allergiques. Et puis il y a un peu plus de 4 ans nous avons changé de region, quitté la ville pour la campagne, et par 2 fois nous avons été choisi par un chat abandonné. Un peu réticents au départ, nous nous sommes laissé charmé et sommes à présent les 2 "maitres" de 2 amours de chat Tattoo, une délicate femelle aux long poils gris et Mimosa, un croisé siamois, tres espiegle. Mon seul regret ne pas les avoir connus chatons, mais l'essentiel c'est bien d eles avoir sauvés de la rue. Bonus, l'allergie a subitement disparue !
RépondreSupprimerVos minettes ont l'air adorables, elles ont bien de la chance d'être adopté par une personne aussi sensible !
C'est moi qui ai de la chance, ce sont deux amours :-) Et les chats choisissent effectivement souvent leurs maisons et compagnons humains, c'est arrivé à pas mal de gens que je connais qui n'avaient pas à la base l'intention d'adopter un chat, voire étaient également allergiques. Un couple d'amis a adopté un chat qui s'est "évadé" d'un autre appartement de l'immeuble, s'est installé chez eux et a refusé catégoriquement de retourner avec sa famille d'origine...
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