18 septembre 2015

En direct du trou noir de la crétinerie administrative

Certains d’entre vous le savent, j’ai mis fin l’année dernière à une longue relation avec la Fonction Publique, pour finalement, après quelques péripéties hivernales, retomber dans les bras visqueux d’un autre monstre administratif, Pôle Emploi. 

Avant de dire adieu à cette chère Fonction Publique, j’ai tout de même pris la précaution, en cas de malheur, de demander ma mise en disponibilité, parce que selon certains, dont mes supérieurs, ça pouvait servir, et pas qu’un peu. Comme ça coutait pas plus cher, j’ai demandé, et obtenu, cette fameuse mise en disponibilité. 

Pendant la première année, ça n’a eu strictement aucun effet, positif ou négatif, mais comme encore une fois ça ne coutait pas plus cher que le prix d’un timbre, j’ai demandé le renouvellement pour un an de ce statut. Et c’est là que mes ennuis ont commencé. 

D’abord, je tiens à préciser que le fait d’être en disponibilité, à part si vous retournez dans votre collectivité d’origine, mais si je suis partie c’est pas pour rien, n’est absolument d’aucune utilité pour retrouver un emploi ailleurs dans cette fameuse fonction publique. 

Ce qu’il faut en revanche savoir, c’est que ce statut, en plus de ne vous apporter aucun avantage et d’embrouiller vos conseillers Pôle Emploi, va par contre sérieusement vous pourrir la vie.

Cas n° 1 : vous souhaitez effectuer une formation, pour devenir plus compétent dans quelque chose et avoir une chance de trouver du boulot. Vous appelez votre conseillère Pôle Emploi, qui vous demande d’une voix flûtée si vous avez sous la main votre attestation de compte DIF, qui, elle ajoute, s’est transformé en CPF le 1er janvier 2015, et que votre collectivité d’origine était censée vous avoir transmis à l’occasion de ladite transformation. 

Bien sûr, vous ne l’avez pas, appel à votre collectivité qui miraculeusement vous renvoie l’attestation le jour même (je sais, ça devrait figurer dans le Guinness…), ce qui vous permet de vous précipiter, plein d’allégresse, sur le site du gouvernement vous permettant de transformer votre DIF en CPF.
Et là, au moment où vous cliquez sur Valider, un petit encart vous informe que si d’aventure vous êtes fonctionnaire, votre DIF ne se transforme pas en CPF mais reste un DIF et merci de contacter les autorités compétentes.

Re-téléphone à la Conseillère. Laquelle dit que oui, effectivement, dans ce cas, il faut qu’on contacte notre collectivité d’origine, qui gère notre DIF et nos formations passées et futures.
Et deux jours plus tard, notre collectivité nous indique que ‘Chère Madame, étant actuellement en disponibilité, vous ne pouvez pas bénéficier de vos heures DIF et devez au préalable réintégrer la collectivité pour pouvoir le faire.’

Je ne crois pas me tromper en disant que le cas n° 1 se passe de tout commentaire.


Cas n° 2 : votre année de disponibilité se terminant le 31 juillet, vous avez prudemment envoyé votre demande de renouvellement début juin, considérant que c’est laaaarge. Début septembre, vous n’avez toujours pas de réponse malgré quelques relances, et c’est là que Pôle Emploi, dans sa sagesse incomparable, décide de vous couper les vivres parce que vous ne lui avez pas transmis le courrier de renouvellement de votre disponibilité. 

Si le Dr. Who lit mon blog, j’ai besoin du Tardis pour retourner dans le passé et aller

1) déchirer ma lettre de demande de mise en disponibilité

2) casser la gueule au gars qui a inventé l’administration. Je sais pas qui c’était, ni pourquoi il en voulait autant à l’humanité, si c’était parce que sa maman l’avait pas assez embrassé ou lui avait un peu trop tapé la tête contre le mur de la caverne, mais franchement, mec, ce jour-là, t’aurais mieux fait de rester au lit.
   


14 septembre 2015

VegFest breton

Bon, voilà, j'ai encore disparu pendant un mois, ça va pas du tout. Bientôt sur le blog, quelques conseils d'amie pour organiser une grosse vente caritative de gâteaux vegan sans devenir dingue, mais aujourd'hui je reviens tout juste du VegFest breton, organisé par le Collectif Antispéciste BMO, et j'ai réussi à récupérer suffisamment pour vous faire un petit post sur le sujet. 

Alors je sais pas trop quand et où a eu lieu le premier VegFest, difficile de trouver des infos sur le net, si quelqu'un a envie de prendre ça comme sujet de thèse, mais l'un des précurseurs en Europe est sûrement celui de Bristol au Pays de Galles, lancé en 2003, et qui est devenu aujourd'hui un méga évènement (ok, seulement sur la planète vegan, mais moi c'est sur cette planète que j'habite) et le plus gros rassemblement vegan d'Europe. 

En France on est comme d'habitude totalement à la ramasse sur le sujet, mais des petits évènements commencent à voir le jour ici et là, et comme Landeleau, Finistère, c'est pas trop loin de Nantes, sans être exactement à côté, on est partis là-bas célébrer le véganisme, boire de la bière bretonne artisanale non filtrée et écouter des concerts de rock arnarcho-punk allemand. 

Le lieu est très agréable, en pleine campagne et au bord d'une rivière, avec un grand terrain pour planter la tente, des toilettes, et... c'est tout ! Mais on va pas à un festival pour prendre des douches et être propre, on y va pour la boue, le bordel jusqu'à 6 heures du mat et le café à la poêle le matin parce qu'on a oublié les casseroles. 

Tout était plus ou moins en prix libre, à part la bière, avec des bénéfices entièrement reversés à un refuge pour animaux de ferme sauvés de l'abattoir. Au programme, ateliers cuisine, cosmétiques, sérigraphie, cueillette de plantes comestibles, coloriages pour les marmots, de la doc végane, des stands avec quelques trucs à vendre, une cantine vegan avec le choix entre une assiette de crudités et falafels ou un kebab vegan au seitan (très bon, je me suis juste jetée dessus avant de penser à prendre une photo...). Des rumeurs ont couru sur l'existence de glaces et de desserts, mais on les cherche encore. Et le soir, ouverture du bar et concerts qui font bien du bruit. Au final, un public très anarcho-punk comme la musique (jamais vu autant de blousons à pointes) mais une bonne ambiance générale sous le soleil de Bretagne. 


















10 août 2015

Gâteau meringué aux amandes et aux groseilles

Ca a été long, mais on y est arrivé ! Tout a commencé un jour de juillet, quand j'ai vu sur le groupe Facebook Vegan Meringue - Hits & Misses ("réussites et ratages") la photo d'un splendide gâteau allemand au nom imprononçable que je me suis aussitôt empressée d'oublier et que je n'ai pas réussi à retrouver depuis, pas plus que le post en question. J'avais ouvert le lien dans un onglet différent, mais Windows a peu après décidé que ça serait une bonne idée de faire une de ces saletés de mises à jour qui démarrent d'un coup en vous laissant environ une micro-seconde pour sauvegarder tout ce que vous étiez en train de faire. "Voulez-vous enregistrer vos modifications ?" "Oui ? Non ? Trop Tard !! Dommage !!" Bref, je ne pourrai jamais vous donner le nom de ce gâteau allemand. J'ai cherché "Johannisbeere Kuchen" ("gâteau aux groseilles" pour les non germanistes), mais ça n'a pas aidé, ça ne me donne que ça, justement, des recettes de Johannisbeere Kuchen, mais pas du Johannisbeere Kuchen que je cherche, qui est un Johannisbeere Kuchen mais qui ne s'appelle pas comme ça. Les allemands sont des gens compliqués.

Et donc en fait, cette photo de gâteau meringué aux groseilles m'a tout de suite fait penser avec beaucoup de nostalgie à mon dessert préféré, période pré-véganisme : la tarte meringuée aux groseilles de ma soeur. Une institution, préparée une fois par an après la récolte de groseilles (et vallait mieux pas la faire plus souvent, vu la puissance calorique de la chose), composée d'une pâte sablée, d'une crème aux amandes, le tout surmonté de meringue et des groseilles. Fermez les yeux, et imaginez la splendeur de toutes ces saveurs et textures, sucré régressif de la meringue, profondeur des amandes, acidité parfumée des groseilles...  

Inspirée par notre gâteau allemand, j'ai un peu simplifié et allégé tout ça, mais en gardant l'essentiel, je dirais même l'essence de la tarte, le trio gagnant amandes-groseilles-meringues, avec une base de biscuit moelleux aux amandes (petites modifications sur cette recette), recouverte de meringue végane à base d'aquafaba (jus de pois chiches, mais c'est tellement plus joli) et de groseilles. 






Pour un plat à tarte ou un moule rond de 27 cm de diamètre. 


** Biscuit moelleux aux amandes

140 g de farine
50 g d'amandes en poudre (sans la peau)
80 g de sucre blond
1/2 mesure c. à café de substitut d'oeuf NoEgg Orgran
1 pincée de bicarbonate
1 c. à café de levure chimique
sel

15 cl de lait de soja
2 c. à soupe de yaourt de soja
8 cl de margarine fondue (ou d'huile de colza)
1/2 c. à café de vinaigre de cidre
1 c. à café de vanille liquide
1,5 c. à café d'extrait d'amande amère


** Meringue 

100 g d'aquafaba (jus de cuisson de pois chiches) mis au frais pendant quelques heures
150 g de sucre glace
quelques gouttes de vinaigre de cidre, ou une pincée de crème de tartre

groseilles (environ 250 g)


Préparer le biscuit aux amandes :

Préchauffer le four à 180°C. 

Passer la poudre d'amandes au mixer ou blender pendant 1 minute pour obtenir une texture plus fine.

Comme pour une pâte à muffin, mélanger le sec d'un côté et le liquide de l'autre. Ajouter le liquide au sec, mélanger juste assez pour incorporer la farine, puis verser dans un moule rond graissé et cuire 20 à 25 minutes à 180°C.

Sortir le gâteau et baisser le four à 140°C.

Laisser refroidir dans le moule. Pendant ce temps, préparer la meringue :

Mettre l'aquafaba dans un grand bol mélangeur, ajouter le vinaigre, et battre au batteur électrique jusqu'à obtenir une texture très ferme, qui ne bouge pas si on penche le bol.



Ajouter ensuite petit à petit le sucre glace en continuant de fouetter pendant quelques minutes. La préparation va devenir brillante et assez collante.



Mettre un tiers de la meringue de côté, puis ajouter les groseilles aux deux tiers restants, et mélanger délicatement avec une spatule souple.



Répartir le mélange meringue - groseilles sur le gâteau à la cuillère (pas grave si il est encore chaud).

Ajouter ensuite par dessus la meringue sans groseilles réservée, à la poche à douille si vous avez en faisant des jolis motifs, ou sinon toujours à la cuillère ou à la spatule.




Remettre au four pendant 15 minutes à 140°C, pas trop haut sinon votre meringue va brûler. Surveiller attentivement et baisser le four ou ouvrir la porte si ça va trop vite. Le dessus va former une petite croûte mais le reste de la meringue va rester très mou.

Laisser refroidir complètement avant de servir. Pour couper plus facilement des parts, huiler la lame du couteau avec un bout de papier absorbant entre chaque part.

30 juin 2015

Pour Kathy, Freya et tous les autres

Chaque année à partir de septembre et pendant plusieurs mois, des centaines de dauphins, ces animaux magiques et extraordinaires, sont massacrés au Japon dans la petite ville de Taiji. A l'aube, les bateaux de pêche partent vers le large, repèrent les 'pods', petits groupes à la vie sociale élaborée et constitués par affinités, puis les rabattent vers le rivage en créant un mur sonore à l'aide de grandes tiges métalliques. Les dauphins, cherchant à échapper à ce bruit insupportable pour eux, nagent vers la côte. Des filets sont ensuite déployés par les bateaux pour les enfermer dans une crique, où ils tenteront désespérément de s'enfuir pendant des heures avant d'être massacrés à coups de lance et de couteau. 

La seule et unique raison de ce massacre, ce sont les delphinariums, les parcs d'attraction proposant au public des spectacles mettant en scène des dauphins, qui sautent dans des cerceaux et font des pirouettes en l'air, figés dans ce sourire donnant l'illusion qu'ils le font pour le plaisir. 

Avant la tuerie, les spécimens jugés "intéressants" et "prometteurs" sont en effet sélectionnés, enfermés dans des enclos, puis vendus à des acheteurs du monde entier pour des centaines de milliers de dollars. Les autres seront trainés dans une petite crique à l'écart et totalement inaccessible au public et tués jusqu'au dernier, les mères tentant de protéger leurs petits et les membres du pod de secourir leurs compagnons puis succombant à leur tour sous les coups. Ils seront ensuite dépecés et vendus comme viande de baleine, parce que au Japon, personne ne mange de dauphin.

La réalité des delphinariums, ce sont des animaux tournant en rond dans leur malheur et dans des bassins totalement inadaptés à leurs besoins et à leur physiologie. Des animaux dont les poumons, la peau et les yeux est lentement brûlée par le chlore des bassins, des animaux à l'ouïe ultra-sensible rendus fous par les cris du public et la musique assourdissante. Des animaux qui ont vu leurs frères de coeur massacrés par des lances, senti leur sang couler et entendu leurs cris de terreur et d'agonie. Des animaux dont l'espérance de vie est réduite de moitié, et ce s'ils ne sont pas morts pendant le transport ou pendant leurs premiers jours d'enfermement. Des animaux bourrés de médicaments et drogués aux antidépresseurs pour leur faire supporter la captivité.

Ric O'Barry, aujourd'hui grand défenseur des cétacés et ancien dresseur de la série Flipper, raconte le suicide de Kathy, l'un des dauphins femelles jouant Flipper (à la fin de la série, devenus inutiles, ils ont été revendus à un parc aquatique) : 

« Elle était vraiment déprimée… Il faut comprendre que les dauphins et les baleines ne respirent pas inconsciemment comme nous. Chaque souffle qu'ils prennent est un effort conscient. Ils peuvent mettre fin à leur vie à chaque fois. Elle a nagé dans mes bras et m'a regardé droit dans les yeux, pris une grande inspiration et n'en a pas pris une autre. Je l'ai laissée aller, et elle a coulé sur le ventre au fond de la cuve. »

Les larmes coulent sur mes joues quand je pense à ce qu'elle a fait, à ce que vivent chaque jour dans ces prisons des animaux suffisamment intelligents et conscients de leur sort pour décider que leur vie est devenue trop insupportable pour continuer à respirer.

Sans les parcs d'attraction, les tueries de dauphins ne seraient pas rentables et cesseraient d'exister. En France, trois parcs détiennent des dauphins : Planète Sauvage à Port-Saint-Père près de Nantes, le Parc Astérix au nord de Paris, et Marineland à Antibes (orques et dauphins). Alors si ce que je viens de vous raconter vous remue, et pour y mettre un terme une bonne fois pour toutes, aidez l'association C'est Assez. Vous pouvez bien sûr adhérer (à partir de 3 €), mais surtout participer aux différentes actions en cours, et en particulier l'Opération Oblitération. C'est un courrier adressé à la ministre de l'Ecologie et visant à changer la loi française en matière de delphinariums. Certains pays les ont déjà interdits, c'est possible, il faut juste avoir suffisamment de signatures pour se faire entendre et peser dans la balance. L'objectif est d'avoir 50 000 signatures en décembre, alors lancez-vous et diffusez un maximum ! Le format papier à renvoyer peut paraître un peu archaïque, mais l'idée est vraiment de littéralement boucher la boite aux lettres de Madame la Ministre.

Et puis regardez absolument The Cove (La Baie de la Honte), tourné clandestinement façon film d'espionnage et qui vous fera comprendre en profondeur ce qui se passe à Taiji. Le DVD  ne coûte pas bien cher, et vous pouvez aussi en visionner des extraits ou l'intégralité sur You Tube.  









25 juin 2015

Nantes en images

Je me rends compte avec effarement que mon dernier post date du 28 mai. Et en plus, ça ne se mangeait même pas, et celui d'avant non plus. Bref, la honte totale pour une blogueuse culinaire. En fait, comme je ne travaille pas en ce moment, je suis très occupée par plein de choses et rencontres passionnantes, ET je n'ai encore une fois à ma disposition qu'une kitchenette, c'est-à-dire un endroit qui n'incite ni à s'y attarder, ni à se lancer dans de grandes expérimentations culinaires.

Il y a un truc que je fais en quantité par contre depuis que je suis arrivée à Nantes, c'est des photos, alors aujourd'hui, je vous offre un vrai post de flemmarde et une petite visite en images de la ville... 





























28 mai 2015

Deux pour le prix d'un

Vous allez sûrement dire que je radote et que je passe beaucoup trop de temps dans ma voiture en compagnie de mon GPS schizophrène, mais je tenais vraiment à partager avec vous ma découverte d'une nouvelle spécialité nantaise. Pas le gâteau nantais, non (que, au passage, j'ai l'intention de véganiser très prochainement ; toutes les excuses sont bonnes pour acheter une bouteille de rhum), ni les mignonnes rigolettes, lesquelles ne doivent pas être mangées en rigolant afin d'éviter d'en avaler une de travers. Je veux parler du double rond-point, ou pour bien parler, du double giratoire. 

Le rond-point à trois voies (mention spéciale à celui de la porte d'Ar Mor, que j'évite maintenant comme la peste et le choléra réunis) m'avait déjà plongée dans une certaine perplexité quant à son fonctionnement (je ne parle pas de ce qui est marqué dans le code de la route mais de ce qui arrive pour de vrai, dans la vie réelle). Et voilà maintenant le double rond-point. Pas deux rond-points très rapprochés et séparés par trois mètres de goudron et quatre pots de fleurs, non, des jumeaux, des siamois même, seulement séparés par quelques pointillés de peinture blanche.

D'en haut, ça doit ressembler à deux seins dans leur soutien-gorge, ou à deux oeufs au plat, mais on évite de parler d'oeufs au plat ici, forcément. Deux boules de glace dans un cornet. Deux... ok, j'arrête. 

Le problème, c'est bien sûr quand, par inadvertance, on se retrouve engagé, en compagnie de sa voiture, sur l'un de ces dispositifs. L'idée est apparemment que ça fonctionne comme un seul rond-point. On tourne, on tourne, et on cède la priorité au gars de gauche. Et si on a le mauvais goût de vouloir accéder au deuxième rond-point, on pile en plein milieu pour laisser passer le fameux gars de gauche, en espérant que le gars de derrière n'est pas en train de se recoiffer ou de jouer à Candy Crush sur son portable. 

Question, donc : le double rond-point est-il vraiment une bonne idée ? En cherchant un peu sur internet, le site de La Dépêche m'informe qu'ils pouvaient donner lieu à "des incompréhensions dangereuses" et semble presque regretter l'évitement de justesse d'une "superbe collision frontale entre deux véhicules" sur le double giratoire situé au croisement des avenues Charles-de-Gaulle et Maréchal-Joffre d'Albi (je précise parce que je sens que ce détail intéresse absolument tout le monde), le tout causé par une petite vieille qui avait juste pris le rond-point dans le mauvais sens en sortant de la gare (un détail, en somme). Quand on rajoute là-dedans des vélos et des passages pour piétons, je pense que ça doit pouvoir devenir assez sympa. 

Heureusement, le site de La Nouvelle République est venu à mon secours pour m'expliquer en termes clairs comment aborder ces carrefours. Je cite : "Sur un double giratoire, les deux mouvements en tourne-à-gauche s'effectuent "à l'indonésienne". Voilà. Tout est dit. 




En continuant de farfouiller, j'ai aussi trouvé quelque chose qui fait passer mes deux boules de glace pour de la rigolade à la portée d'un bambin en tricycle : le célèbre rond-point de Swindon en Angleterre, joliment nommé The Magic Roundabout (Le Manège Enchanté) :




Cité en 2007 par la BBC News comme "l'un des dix carrefours les plus effrayants du Royaume-Uni", il a été dessiné dans l'objectif de fluidifier le trafic à ce carrefour très fréquenté, et apparemment, ça marche, du moins si vous arrivez à ne pas faire une crise cardiaque en plein milieu. Selon Wikipédia, et pour rester dans les termes simples et compréhensibles, "le trafic qui circule autour du petit giratoire intérieur se fait dans le sens trigonométrique tandis qu'il se fait dans le sens horaire dans les cinq micro giratoires et dans la boucle extérieure". Si avec ça vous n'avez pas compris, je ne peux plus rien faire pour vous. 



18 mai 2015

Le tour du rond-point

Il y a quelqu'un dans ma vie en ce moment. Je l'ai jamais vu, mais on se parle tous les jours. Enfin, lui, il parle, beaucoup, et je l'écoute. Je l'écoute, et je fais tout ce qu'il me dit, mais d'une façon ou d'une autre, on finit presque toujours par se disputer. Hier soir, quand il m'a une fois de plus démontré que je ne pouvais pas lui faire confiance, je lui ai dit qu'il m'avait beaucoup déçue, et je suis rentrée sans lui.

Je suis en couple avec mon GPS. 

Dans le temps, quand on arrivait dans une nouvelle ville, on passait à peu près 50% de son temps éveillé à essayer de mémoriser le plan de la ville pour aller de A à B en moins de trois semaines et sans passer par Madrid, et les 50% restants à se perdre. Et puis est arrivé le GPS, et tout a changé. Hier, en écoutant mon GPS, j'ai fait Carquefou - Nantes en passant par Ancenis. Ceux qui connaissent apprécieront. Fraîchement arrivée de Chamonix via Les Manins, Hautes-Alpes, 5 habitants, je suis légèrement tétanisée par le périphérique aux heures de pointe ou les rond-points à trois voies (qui a inventé ça ?), et j'ai l'impression que la majeure partie du temps que je passe en voiture, soit j'ai la bouche ouverte avec un air particulièrement intelligent, soit je suis en train de prononcer la phrase suivante : "Ah, merde, c'était là."

Le premier constat, c'est que la voiture est déjà LE lieu où on s'engueule le plus quand on est en couple. Parce que, déjà, le comportement de chacun au volant est une source inépuisable de conflits et d'ailleurs pour moi un test essentiel au début d'une relation. Pour résumer, sont éliminés d'office les abrutis qui roulent trop vite, prennent des risques et en font courir aux autres, s'excitent sur les gens qui osent rouler aux vitesses autorisées, pensent que les règles sont faites pour les emmerder, et d'une façon générale se comportent comme si ils avaient toujours un train à prendre ou oublié de couper le gaz. Et d'autre part, dès qu'on embraye sur un sujet conflictuel, on est coincés ensemble dans une petite boite sans possibilité d'en sortir.

Alors forcément, quand une voix mâle (faudrait faire un sondage pour voir si la plupart des filles mettent une voix de gars, et vice versa. Perso, j'ai pas envie qu'une greluche avec une voix de Miss Météo me dise de faire le tour du rond-point) vous enjoint, en pleine voie rapide, de tourner immédiatement à droite, alors qu'à droite, c'est un champ de betteraves, eh ben le ton peut monter assez rapidement. 

Aussi, on a beau savoir que c'est juste une voix enregistrée et donc totalement dénuée d'émotions, que vraiment, non, il y a pas un petit type dans la boîte en train de s'énerver et de manger son chapeau parce que ça fait trois fois qu'on loupe la sortie, rien à faire, on finit par entendre comme une pointe d'agacement ou de désapprobation. "Faites demi-tour dès que possible. " (Bon sang mais quelle courge celle-ci, je lui ai pourtant dit de prendre la troisième à gauche) - "Sortie imminente !!!" (Genre, 2 km avant...). - "Prenez la sortie. Prenez la sortie ! Prenez la sortie !!!"

Pour rire un peu avec ce demi-tour à faire dès que possible, une petite histoire édifiante trouvée sur la toile. Et la dame est belge, oui, mais c'est une pure coincidence.

La vraie catastrophe, quand même, ce sont les travaux et les nouveautés. Ce sacré boitier a beau passer 10 minutes tous les trois jours à télécharger on ne sait quoi en provenance des boîtes de conserve qui tournent au dessus de nos têtes, il découvre ébahi l'existence de cette jolie route ou de ce rond-point, et panique totalement lorsque confronté à des travaux. La petite flèche tourne, vire et cherche en vain quelque chose de familier dans ce paysage chaotique, vous abandonnant à votre triste sort et vous forçant à décider d'une direction qui s'avèrera bien sûr toujours mauvaise.

Ce que je préfère, c'est quand je sors ma voiture du parc relais, après un long trajet amusant en tramway. Je sais pas pourquoi, l'endroit le perturbe, il sait pas ce qu'il veut : "Tournez à droi.. Tournez à gauche. Tournez à droite !". Avec un peu de chance, je me suis récupéré un GPS schizophrène.