Il y a quelques années, j'ai participé en Ecosse au sauvetage de centaines de
hérissons dans les Iles Hébrides Extérieures, hérissons que la SNH (Scottish
Natural Heritage) avait entrepris d'éliminer parce que non originaires de ces
îles et accusés de boulotter les œufs des oiseaux nicheurs. Ces îles
sont principalement constituées d'herbe sèche et de cailloux, et les oiseaux y
nichent à même le sol.
Un bénévole sur place était chargé de mettre la main sur
les petites bêtes, de nuit, à la seule lueur de ses phares et de sa lampe torche et à
grand renfort de café serré, puis ils étaient ensuite installés dans une cabane,
aux bons soins d'une autre bénévole, en attendant le transfert hebdomadaire vers
le continent. Pour accélérer le mouvement, un système de prime à la population
avait été mis en place, avec une somme rondelette remise en échange de tout
hérisson vivant, et certains arrivaient avec des paniers pleins de ces petites
boules de piquants (jamais su comment ils arrivaient à en récupérer autant, mais
vu le taux de chômage dans ces îles, c'est clair que l'opération avait un franc
succès).
Pour en revenir à la cuisine (non, on ne les mangeait pas, les
pauvres, ils étaient rangés bien proprement deux par deux dans des boîtes de
transport, empilés dans un fourgon, et hop, sur le ferry, direction le
continent, où ces évacués étaient ensuite relogés chez l'habitant. Les études
menées ont montré un taux de survie tout à fait satisfaisant parmi ces
populations), c'est là que j'ai rencontré mon deuxième végane en chair et en os,
le chercheur nocturne de hérissons, une armoire à glace de presque 2 mètres au
crâne rasé et au goût prononcé pour les vestes militaires.
Par respect pour son mode de vie, tout le monde était au 100 %
végétal dans la maisonnette louée pour les bénévoles. Avant de repartir avec
notre cargaison de hérissons, on devait déjeuner tous ensemble et j'ai alors
assisté à une démonstration de ce qui peut se faire de pire en matière de
cuisine britannique. Des ingrédients au départ prometteurs, oignons, courgettes,
tomates, poivrons et petits champignons, tout a été plongé dans une casserole
d'eau bouillante et servi tel quel avec des pâtes archi-cuites sans sel... Ou
comment dégoûter tout le monde du végétalisme. J'ai bien essayé de plaider la
cause des champignons et des courgettes et de les faire revenir dans un peu
d'huile avec quelques aromates, mais non, ils ont été impitoyablement jetés à
l'eau avec le reste.
Un peu par hasard l'autre jour, j'ai cuisiné ce qui
pourrait être une version réussie de ce gâchis culinaire, et qui a fait remonter
cette histoire à la surface de mes souvenirs. Rien d'extravagant ici, mais un
bon plat de pâtes aux légumes accompagné du
parmesan végétal de Valérie de
Cuisine et Voyages.
(2 pers.)
pâtes de votre choix
1/2 poivron rouge
10 petits
champignons de Paris
1 oignon
1 courgette
thym
sel
huile
d'olive
sauce tomate maison ou toute prête (ici Barilla au
basilic)
Parmesan végétal du blog Cuisine et Voyage :
100 g
d'amandes en poudre
10 g de levure de bière
2,5 g de sel fin
Mixer la levure pour la réduire en poudre, puis ajouter les amandes et le sel. Bien mélanger, puis stocker au frais dans un bocal de verre.
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Couper le
poivron en petits cubes, émincer l'oignon, couper les champignons en tranches et
les courgettes (à peler si pas bio) en rondelles.
Mettre environ 2 c. à
s. d'huile dans une grande poêle. Commencer par faire revenir les poivrons, puis
ajouter l'oignon après environ 10 minutes. Ajouter ensuite les champignons, puis
les courgettes.
Faire revenir jusqu'à ce que les légumes soient dorés.
Saler, ajouter le thym, puis ajouter la sauce tomate et mélanger. Laisser cuire
encore 5 minutes, puis servir sur les pâtes, saupoudré de parmesan végétal.
Très bon aussi avec juste les courgettes, j'ai même tendance à préférer
comme ça.