Un livre qui a de très grandes chances de vous éloigner à jamais de la viande et des produits laitiers (en même temps, si vous êtes sur ce blog, c'est probalement que vous avez déjà fait un bon bout de chemin dans cette direction). Si vous êtes déjà totalement convaincu, lisez-le quand même, parce qu'il vous fournira d'innombrables arguments à employer lors d'une discussion avec un anti-végétariens.
En même temps très documenté et facile à lire, le pavé dans la mare de Fabrice Nicolino a de quoi donner froid dans le dos, en particulier aux personnes peu sensibles à l'aspect éthique de la consommation de produits animaux, vu qu'il se concentre davantage sur les dommages causés à la santé et à l'environnement. Il explique aussi de façon limpide pourquoi, avec le développement de pays comme la Chine ou l'Inde, il va devenir matériellement impossible de continuer à ce rythme, à moins de laisser crever de faim la moitié de la planète. Le premier chapitre offre cependant une plongée non édulcorée dans l'univers horrifique de l'élevage moderne qui risque de vous retourner sérieusement l'estomac.
A offrir à tous ceux qui cherchent à faire passer les végéta*iens pour des fanatiques, de grands sensibles et des empêcheurs de mastiquer en rond.
Le livre est dédié "à tous les animaux morts sans avoir vécu."
Extrait :
Chapitre 1 : Vivre vite, mourir jeune, faire un affreux cadavre (librement inspiré de James Dean)
Les poussins font du toboggan, direction le hangar, ou sont jetés vivants à la poubelle. Les vaches sont nourries "scientifiquement" et les taureaux agrémentés de vagins artificiels. Les veaux sont sevrés au bout de deux jours et n'ont pas le droit de bouger un sabot. Les cochons, sans queue ni dents, deviennent pourtant cannibales. Et les poules ne peuvent plus avoir de becs. Bienvenue à la Ferme des Animaux.
On peut passer ce premier chapitre si l'on n'a pas le coeur assez bien accroché. L'enfer est en effet un lieu insuportable pour les âmes tendres. Dans le monde des bêtes, on tue sans voir ni réfléchir. On massacre de toutes les manières possibles. Et cela ne date pas d'hier, non. On attribue au grand Tolstoï une phrase qu'il a probablement prononcée et sans aucun doute pensée : "Tant qu'il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille."
L'affaire n'est pas nouvelle. Témoin, pour ne pas remonter à Mathusalem, le chef-d'oeuvre de Georges Franju sorti en 1949 et dont le titre est un programme : Le Sang des Bêtes. Las de réclamer cette année-là des autorisations qui ne viennent pas, Franju part filmer clandestinement aux abattoirs de Vaugirard et de la Villette, caméra au poing. Nous sommes en noir et blanc.
Faut-il parler de cinéma vérité, comme l'on disait en France dans les année de l'après-68 ? Ou de cinéma néo-réaliste, façon Rome, ville ouverte ? Le résultat est stupéfiant. Franju rapportera plus tard, en 1992 : "Quand je suis allé la première fois là-dedans, je suis rentré chez moi, j'ai pleuré pendant deux jours, j'ai caché tous les couteaux, j'avais envie de mourir."
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