Vous êtes peut-être déjà tous super calés sur le sujet, mais j'ai rencontré récemment un végane qui s'était retrouvé avec des problèmes chroniques de thyroïde après des années passées sans absorber d'iode, et je me suis dit que ça pouvait valoir le coup d'en parler un peu.
L'iode donc. Quand elle n'est pas dans des comprimés que les plus prévoyants / paranoïaques d'entre nous gardent dans leur portefeuille en cas d'accident nucléaire, on la trouve principalement dans le poisson, les fruits de mer, et, ouf, les algues, la plus riche étant le kombu.
Alors bon, quand on aime pas les algues, quoi faire (au passage, il y en a aussi dans l'agar-agar qui n'a absolument aucun goût et qu'on peut utiliser dans tout un tas de plats salés ou sucrés). J'ai trouvé pas mal d'ânneries sur Internet (surprenant, n'est-ce pas), mais selon l'AVF, à qui on doit pouvoir faire confiance, il y a de l'iode dans les aliments suivants, bien que en moins grande quantité que dans les algues : soja, ail, oignons, haricots
blancs, fraises, cranberries (airelles), et navets.
C'est déjà mieux. Ensuite, il y a le sel iodé, mesure de santé publique vu qu'une bonne partie de la population est carrencée en iode. Le problème, c'est qu'en général, il y a aussi du fluor ajouté. Et le problème du fluor (je passe sur les délires l'accusant de transformer les gens en zombies dociles pour être mieux manipulables par la classe politique, théorie qui parvient même à franchir le point Godwin en faisant remonter l'origine du complot à Hitler...), c'est que d'une part ça peut provoquer des fluoroses dentaires ou osseuses (voir le site de l'OMS pour plus d'infos sur la question), et que d'autre part, il gène l'absorption de l'iode par la thyroïde. Un peu con de l'avoir combiné à l'iode dans le sel du coup. Article détaillé sur la question ici (en anglais).
On en vient à l'utilité de l'iode pour l'organisme. C'est un oligo-élément indispensable, qui sert à fabriquer les hormones thyroïdiennes, dont la thyroxine. Ces hormones sont extrêmement importantes, au stade du foetus (formation du
système nerveux), lors de la puberté et d’une manière générale tout au long de
notre vie. Les besoins journaliers sont d'environ 150 microgrammes, davantage pour la femme enceinte.
La carence en
iode aboutit à une hypothyroïdie (fatigue, déprime, trous de mémoire, perte de cheveux, crampes, prise de
poids…), qui peut se compliquer en un myxoedème (un truc pas chouette), et peut également accentuer les risques de maladies cardio-vasculaires. Et il faut bien avoir en tête que l'hypothyroïdie ne se guérit pas, mais se traite en prenant des hormones thyroïdiennes de substitution à vie. Article très bien là-dessus sur le site Passeport Santé.
A l’inverse,
on peut constater des cas d’hyperthyroïdie, parfois liés à la consommation en
excès d’iode. Elle entraîne irritabilité, amaigrissement, insomnie…
Conclusion, faut pas rigoler avec ça. Alors mangez vos algues, ou pour éviter de vous tracasser, prenez chaque jour un comprimé de VEG 1 de la Vegan Society ou un complément alimentaire équivalent, qui vous apportera votre dose quotidienne d'iode ET de vitamine B12.
Super ! Moi je demande davantage d'article de ce genre. =]
RépondreSupprimerPour moi, végétalienne débutante, ignorante, isolée, et débordée par son nouveau boulot c'est le top ! (ceci dit, je compte me cultiver plus sérieusement)
Merci !
Contente que ça soit utile :) (au passage, j'apprends aussi pas mal de trucs...). Ne pas hésiter à me demander un article sur un sujet spécifique. Je pense faire quelque chose sur le soja, sur lequel circulent un paquet de bêtises, et j'ai un super article de fond sur la B12 que je vais traduire dès que j'ai le temps.
SupprimerLa B12, je vote pour ! Il y tellement d'avis différent à ce sujet que je ne suis pas contre un de plus.
SupprimerAprès, moi, ce qu'il me faut actuellement, ce sont les trucs bêtes pour s'assurer un bon équilibre alimentaire, parce que cuisiner VG, on sait faire maintenant, mais est-ce qu'on a les bons réflexes ? Je ne pense pas.. On lit seulement des blogs comme le tien et on cuisine ce qui nous fait envie sans vraiment penser au fer, à l'iode, et autres nutriments.. xD
Ah ben je m'étais fait un tableau nutritionnel au début, avec toutes les vitamines, minéraux et autres et dans quoi on les trouvait. Si ça intéresse quelqu'un, je peux le publier.
SupprimerMerci pour l'article, je ne m'étais jamais posé la question sur les besoins en iode. Et à part la B12, on nous met jamais en garde contre d'autres carences possible. L'article sur passeportsante.net est intéressant aussi, selon eux il faut aussi du sélénium et de zinc en plus de l'iode. Je vais regarder tout ça de plus près :)
RépondreSupprimerBen, il faut un peu de tout en fait, c'est le principe d'une alimentation équilibrée ;)
SupprimerLe zinc, il y en a dans les cacahuètes, les amandes et le tahin, des choses que mon avis les véganes mangent fréquemment, tandis que l'iode, on peut très facilement être carencé. Le sélénium, je ne sais pas, je vais me renseigner.
Merci pour ces précisions! Ceci dit, je commence à me demander si on ne devient pas un peu parano en passant au végéta*isme. Je suppose qu'un paquet d'omnivores est aussi guetté par ces carences, non?
SupprimerC'est clair, qu'ils ont des carences, et pas que celle-là. La différence, c'est que les végétaliens, par la force des choses, font nettement plus attention à ce qu'ils mettent dans leur assiette, avec pour résultat d'être (sauf exception) en bien meilleure santé que le reste de la population.
RépondreSupprimerAprès il ne s'agit pas de passer son temps à analyser tout ce qu'on mange, mais de s'assurer qu'on absorbe suffisamment de certaines choses essentielles comme la B12 ou l'iode, qu'on trouve soit nulle part pour la B12, soit dans un très petit nombre d'aliments pour l'iode, et des aliments pas forcément très consommés par les végétaliens.
Perso, j'ai horreur des algues (à part l'agar-agar dans les desserts, hé hé) ou un bout de kombu dans l'eau de cuisson des légumineuses, alors je préfère prendre des compléments contenant de l'iode, précisément pour ne pas me prendre la tête là-dessus.